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Karavan – Unholy Mountain

De Karavan on ne sait que peu de choses : on sait que c’est un trio norvégien, que le groupe est assez jeune et modestement prolixe (c’est leur première sortie en quatre ans d’existence, après un ou deux titres tests disséminés ici ou là), et que vraisemblablement, le groupe a dû arriver en retard le jour de la distribution des noms de groupe et a probablement été obligé de prendre ce qui restait (il y a 10 groupes minimum du nom de « Karavan » répertoriés dans Discogs). Enfin, on sait que le groupe se prévaut d’une passion partagée pour le doom, sous ses nombreuses formes. Et là, forcément, notre intérêt est plus vif…

Pas de doute en tout cas, le groupe est honnête : on retrouve du doom dans tous les recoins de ce Unholy Mountain (le titre déjà…), un doom gentiment sludgy généreux, couvrant un spectre assez large pour ne pas ennuyer, mais gardant une “ligne” assez claire et stable . Côté vocaux, on est dans du growl pas trop brutal, à mi-chemin entre les glaireux Dopethrone et une sorte de Blackened Doom pas trop extrême ; ça passe crème. Côté instru, on est sur un ensemble basse-guitare bien saturé et grassement fuzzé, quelque chose à mi-chemin entre Monolord et Conan, en gros. Et côté musique, on est sur du riffu, juste assez lent (on n’est jamais dans la caricature). Mais les riffs, justement, sont bons, voire excellents, or n’est-ce pas la quintessence du doom ? « Chase the Dragon » avec son riff très Acid King avant son break en son clair, « Bonfire Ritual » et son ambiance Electric Wizard (d’il y a 15 ans), « Mars » et sa rythmique grasse à la Dopethrone, ou encore le morceau titre qui rappelle (un peu) vous-savez-qui, on est à chaque fois sur des riffs super efficaces et des plans mélodiques très bien construits. Tant et si bien que l’on a du mal à se défaire de ce disque, qui non seulement développe son pouvoir addictif à chaque nouvelle écoute, mais laisse à chaque fois découvrir de nouvelles nuances et subtilités – signe si besoin était que l’on n’a pas affaire à un trio de branleurs, et que ça a bien bossé, et ce aussi bien en écriture / pré-prod / enregistrement / prod, etc…

C’est avec un certain enthousiasme qu’on peut observer l’arrivée de tels groupes, qui assument leurs influences et s’engagent à développer le genre, dans une sorte de respect de la « tradition » doom, tout en se l’appropriant pleinement, hybridant plusieurs sous-genres pour proposer quelque chose de frais, intéressant, à défaut d’être complètement innovant. Un bon disque pour doom-afficionado, solide, honnête et prometteur.

 


 

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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