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King Buffalo – Live at Freak valley

Le monde culturel est en mode veille depuis vous savez quoi et pour espérer vivre un concert live de nos jours, plusieurs solutions s’offrent à nous : se caler devant son écran et mater, seul et désespéré, les prestations scéniques (certes d’excellente qualité pour la plupart) de vos groupes préférés au milieu d’un désert isolé ou dans un studio d’enregistrement ou alors espérer un hypothétique concert ou festival cet été, bien calé dans un fauteuil pliant à trois mètres les uns des autres en plein soleil (vivement la canicule, on va se marrer!). Bon, vous avouerez que pour l’une ou l’autre, les solutions proposées ne sont pas franchement plaisantes mais que voulez-vous, nous devons nous adapter à la situation et attendre bien sagement le retour à la vie normale, si jamais elle revient complètement…

Mais il y a une alternative : s’envoyer un bon LP live en fermant les yeux et en laissant son imagination faire défiler ces images qui semblent si lointaines de concerts entre potes, collés les uns aux autres, partageant une binouze en taillant le bout de gras sur ses nouvelles découvertes musicales. Enregistré au Freak valley festival en 2019, ce live de King Buffalo reste un excellent souvenir pour votre serviteur. D’une part, parce qu’un live de King Buffalo reste toujours une sacrée expérience sensorielle (visuelle et musicale) et d’autre part car ce festival allemand reste pour moi l’une des meilleures petites bulles d’évasion de l’année avec un public chaleureux et amical, une ambiance festive incomparable et une programmation toujours au petits oignons. Inutile de préciser qu’ils viennent d’annuler l’édition 2021 mais j’espère retrouver le FVF l’an prochain.

Bon, venons-en à cet album… Introduit par Volker, le maitre de cérémonie du festival (qui nous gratifie de son désormais célèbre « liebe freunde »), le concert débute avec “Sun shivers”, tiré de l’album Longing to be the mountain. L’occasion de se rendre compte de la qualité de la prise de son, qui permet de replonger un peu plus dans l’ambiance. La voix de Sean MacVay est limpide et la section rythmique (Dan Reynolds à la basse et Scott Donaldson derrière les fûts) est parfaitement mise en avant. “Sun shivers” est enchaîné avec le premier morceau de bravoure de ce concert, l’extraordinaire “Longing to be the mountain”, véritable pièce d’orfèvrerie qui rappelle les grandes heures du rock progressif des années 70. Ces dix minutes grandioses prennent toute leur dimension en live et le trio est en osmose totale.

Souvent comparé à Pink Floyd (pour ses compositions planantes et fabuleusement trippantes), King Buffalo ne peut être réduit qu’à un simple enfant légitime de la bande à Gilmour. Le trio a parfaitement digéré ses multiples influences et a créé un univers propre, subtil mix de parties de guitare puissantes et mélodiques (associées à la voix de Sean MacVay) et d’une section rythmique aux petits oignons. La preuve avec “Repeater” (tiré d’un EP trois titres paru début 2018), une cavalcade psych-prog de plus de 13 minutes, véritable morceau de bravoure qui fera totalement décoller le public. Vient ensuite le masterpiece du trio New-Yorkais, leur “Shine on you crazy diamond” à eux (le riff est d’ailleurs aussi mythique), j’ai nommé “Orion”. Sans doute le meilleur moyen de faire aimer King Buffalo au plus grand nombre, “Orion” est ici transcendé, magnifié, sublimé par une version live de toute beauté. Suit un splendide “Kerosene” (tiré lui aussi de l’album Orion) avant de conclure sur “Eye of the storm” qui termine en beauté cette petite heure passée en compagnie de King Buffalo.

Si vous avez un jour l’occasion de croiser King Buffalo, autant vous dire que vous allez passer un excellent moment (et encore plus si ils jouent quelques titres de leur dernier opus Dead star, paru début 2020). Le trio New-Yorkais a pris du galon et de la bouteille au fil des ans et il reste parmi les valeurs sûres de la scène stoner actuelle.

 

 

Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
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