C’est la tête basse que nous avons constaté que depuis quelques années nous vous avions pas parlé de Komatsu. Mais redressons le museau, truffe au vent : nous avons capté le dernier opus du (désormais) trio batave (la dernière fois que nous vous en avions parlé, ils étaient encore quatre). Ce groupe, flaggé pur stoner et patate musicale, sort donc un album au sobriquet de A Breakfast For Champions. Outre une équipe resserrée on aura aussi noté au passage le changement de chef de la brigade Komatsu, passé sous la responsabilité de la prod multi étoilée Heavy Psych Sounds. On espère donc en passant à table se retrouver avec l’estomac bien plein et les sens ravis en fin de service.
On retrouve vite ses petits, pas de doute c’est bien du Komatsu qu’on a sur la table, gros blasts de “Fatcamp Workout”, acidité de “Welcome to The Underworld”, la gratte ne fait pas dans le détail et ne laisse pas beaucoup d’occasions de s’appesantir. Elle est grasse et agressive, juste ce qu’il faut pour insister sur le qualificatif stoner de la musique du trio. À côté de ces six cordes, la basse, omniprésente sur chaque morceau, sonne aussi profonde qu’une de ses contre-homonymes sous-accordée. “A Breakfast For Champions” ou “What Lies Underneath” suffisent à se convaincre qu’elle est le marteau qui enfonce le clou de la musique de Komatsu. Il ressort de cette association des cordes que l’ensemble ouvre la voie à des titres comme “Climb The Vines”, qui vient clore A Breakfast For Champions avec l’apport en vitamines nécessaire pour bien commencer la journée.
On passe le brunch avec une voix traînante et gavée d’écho, qui vient taper quelque part entre un poussif Monster Magnet et les morceaux les plus calmes de Duel. Mais ne nous y trompons pas, c’est bien le produit d’une gamelle composée de rigoureuses mélodies et saupoudrée d’une juste pondération de la présence instrumentale.
Malgré un enthousiasme moins saisissant avec un “What Lies Underneath” moins aromatique, il faut admettre que les fioritures qui émaillent la galette tombent à point nommé. Que ce soit la clochette sur “The Devil’s Cut” ou le solo typé prog de “Savage”, peu de choses viennent contredire le rouleau compresseur de la section rythmique.
On sort de table avec juste ce qu’il faut de lourdeur digestive pour se dire que A Breakfast For Champions est un album de qualité, et que la pelletée de riffs qui le compose doit nous inviter à garder Komatsu en ligne de mire. Rien qui ne soit d’une finesse folle, mais au final un brunch comme on les aime : de bon aloi et service compris.
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