Deux ans après la sortie de Blues for the Red Sun, que beaucoup considèrent comme le meilleur album de stoner de tous les temps, Kyuss était attendu au tournant avec ce 3ème effort studio. Entiché d’un nouveau bassiste en la personne de Scott Reeder, le groupe allait démontrer avec Sky Valley toute sa maîtrise d’un genre musical qui n’en était encore qu’à ses balbutiements.
Dès les premières notes de ‘Gardenia’, on comprend que Sky Valley est un disque à part.
Cette impression se confirme à mesure que les titres défilent et que nous sommes submergés par les émotions que les 4 musiciens font passer à travers leur musique. Pris à froid par l’inquiétant ‘Asteroid’, instrumental qui ne semble jamais vouloir s’arrêter, l’auditeur est ensuite animé d’une irrépressible envie de headbanger sur l’entraînant ‘Supa Scoopa and Mighty scoop’. Dans le même registre, on retiendra également l’improbable enchaînement de l’hallucinant ‘Space Cadet’ (et de sa ligne de basse exceptionnelle), du groovy ‘Demon Cleaner’ et du rageur ‘Odyssey’.
Que dire de plus sur Sky Valley : la voix de Garcia est captivante de bout en bout, tout comme les riffs concoctés par Josh Homme. Quant à la section rythmique, on ne peut que se délecter du changement profitable de bassiste et des frappes incroyables de précision de sieur Brant Bjork. Bref, il est inutile de continuer tant les superlatifs manquent pour décrire ces 11 titres exceptionnels, largement en avance sur leur époque. Et c’est sans doute d’ailleurs là qu’il faut chercher les raisons du manque de succès de Kyuss (lorsque le groupe était encore en activité) auprès du public qui n’avait pas encore conscience de la portée d’un titre comme l’éléphantesque ‘Whitewater’ et de toute la nouvelle scène qu’il allait enfanter.
En conclusion, si vous ne devez posséder qu’un album de stoner, jetez vous les yeux fermés sur cette véritable bible qu’est Sky Valley. Le chef d’œuvre de Kyuss n’est peut-être pas l’album que l’on croit.
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