Sortis peu de nulle part (du Minnesota…) le trio Let It Breathe est néanmoins composé de trois vieux potes de fac, qui avaient abandonné leur groupe pendant plusieurs années avant de rebrancher les amplis récemment… Pas manchots, les bougres attirent l’attention du label culte STB Records, qui signe direct leur premier album. De quoi titiller notre curiosité, pour le moins.
Les premières écoutes du disque sont un peu laborieuses : peu original à première vue, le groupe convoque autour de gros riffs sabbathiens des sonorités qui empruntent autant au heavy qu’au doom ou au rock psyche. Difficile de s’en dépêtrer et la tentation de passer à autre chose est tentante. Mais les quelques écoutes qui s’ensuivent (notez le professionnalisme et l’abnégation du chroniqueur…) viendront progressivement dévoiler des perspectives plus enthousiasmantes. Facteur le plus remarquable émergeant après plusieurs écoutes : ce sens de la composition catchy et de l’arrangement qui fait mouche, typiquement américain (amis du cliché…), est l’une des principales forces de cette galette. Là, le lecteur lambda dénonce un lieu commun de la plus triste engeance. C’est son droit. Sauf que je l’encourage à jeter une oreille curieuse à des compos comme “Bucket of Bullheads” (quel refrain…) ou encore “Greater Than I” (quel refrain, bis…) ou encore l’audacieux “Mauler”. Voilà.
Leur variété séduit aussi, entre les très sabbath “Wanderer” et “Fat Lip”, “Mauler” qui oscille entre doom, sludge et grunge (!), un “Coramoor” pas si éloigné des classiques de Pentagram (et au chant très Ozzy-esque sur la fin)… En sept petits titres, Let It Breathe concatène et fait siennes les plus grandes heures du heavy rock U.S., sans perdre son âme.
Le trio a construit une identité intéressante, et montre aussi un talent d’écriture remarquable. S’il assure autant sur scène, on lui prédit une belle carrière. A suivre sur la longueur tout de même.
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