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Little Jimi – The Cantos

 

Little Jimi est un jeune trio bordelais exempt de basse et signé pour The Cantos, sa seconde production, sur le label Mrs Red Sound. Rien que ça, un label qui produit notamment Witchfinder et Mars Red Sky devrait suffire à vous faire pardonner l’absence de basse et vous pousser à lire la suite de cette chronique.

En premier lieu arrêtons nous sur la pochette de l’album illustrée par les excellents Arrache Toi Un Œil et qui résume à elle seule l’album. Soit six chants épiques d’une aventure fantastique qui justifient le titre de l’album en convoquant les récits homériques et la tradition grecque de l’hymne itinérant.

En outre, Little Jimi c’est un peu le frangin tranquille de Little Kevin, là où l’on imagine que le personnage de BD se tapait des traces de sucre glace en écoutant du Motorhead à fond, le groupe qui nous occupe lui est un enfant serein, vivant dans sa bulle de longs voyages introspectifs et pleins de couleurs pastel en écoutant King Cirmson .

Pour qualifier The Cantos on évitera tout de suite la référence à Pink Floyd, argument trop évident  en regard de la réalisation de Little Jimi et du space rock/prog en général. Ce qu’on retiendra plus volontiers c’est que le trio réalise un assemblage qui lui est propre et qui fonctionne à merveille.

Pour peu que l’on accepte de se laisser porter par la mollesse cotonneuse de l’esprit de l’album, on trouvera là un lieu de réjouissance à chaque écoute.  La mesure est toujours pondérée mais la lourdeur s’invite régulièrement au cours des compositions qui ne se départissent pas pour autant de leur nature première. Comme dans “First Cantos” ou “Palace Afternoon”, de puissants instants complètent à merveille l’ouverture calme et systématique des pistes.

L’album The Cantos pris dans sa globalité est fait de morceaux qui s’imbriquent étroitement pour offrir  à l’auditeur 42 minutes de cohésion dans un univers musical riche et immersif que l’on pourrait résumer dans le titre “Matchetehew”. (A titre personnel je retiendrai surtout le morceau le plus stoner et le plus percutant qu’est “Indian Rain”, une aventure à lui tout seul même s’il n’est pas des plus représentatifs.)

Le travail de Little Jimi sur The Cantos est assez surprenant, il navigue sur les eaux d’un consensus musical dans lequel on ne trouve de défaut que dans les qualités. Une galette sans aspérités, polie à souhait, fédératrice du plus grand nombre à n’en pas douter. Voyons à présent comment le temps passe sur ce beau travail de Little Jimi et surtout comment cet album sera défendu lors de sessions live qui nécessairement le dénuderont de sa structure globale et du très bon travail de mastering pour livrer les morceaux plus crûment qu’en studio.

 

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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