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[livre] Stoner Road

 

Passionné de littérature fantastique, rompu aux jeux de rôles et aux livres de la mythique et défunte série Gore, dont il se revendique avec sa propre maison d’édition Trash, Julien Heylbroeck est tombé dans la marmite stoner, trouvant dans cet univers fait de grosses cylindrées et de légendes désertiques un terrain parfait pour  planter le décor d’une aventure romanesque. Stoner Road est la résultante de ces deux univers, rassemblés pour donner vie à ce Road Trip improbable, prenant le prétexte de la musique et du désert californien comme univers pour un Buddy movie trash, mélangeant références à la musique que nous affectionnons à l’univers propre à la littérature populaire. L’idée est donc de rassembler les clichés inhérents au genre, des trips sous acide en passant par le désert et les grosses bagnoles américaines. Dans ce décor de série HBO, Josh Gallows et Luke Lee unissent leurs forces pour retrouver deux jeunes filles, portées mystérieusement disparues après une générator party toxique. Tout au long du récit les noms de Kyuss ou de Fu Manchu sont cités et de nombreux codes mis en avant, empruntant au genre stoner (disquaires indés, musiciens barbus, styles vestimentaires) mais surtout au genre littéraire (dealeurs bicéphales, asiles de fous et références fantastiques) inspiré du genre cinématographique slasher. Car ne nous y trompons pas : la musique est ici utilisé comme décor pour un récit qui est avant tout un pur produit de genre. L’idée est donc de rassembler un maximum de clichés et de plonger l’auditeur dans une aventure rocambolesque, peuplé d’un bestiaire bigarré. Le stoner comme toile de fond, puisque la quête des héros se fait au gré des rencontres avec les groupes. L’innovation se fait sur la mise en page : En effet, les chapitres du roman portent le nom d’un morceau de stoner (ou de rock 70’s), illustrant l’histoire tout en dessinant un chemin initiatique au néophyte, ou une playlist pour les autres. Une initiative maline, ancrant cette histoire un peu folle et sacrément prenante dans la nébuleuse de cette contre-culture hissant le cool au rang d’art. Résultat : Un mariage parfait entre un style littéraire et une musique partageant une valeur essentielle : celle ce ne pas se prendre au sérieux.

http://www.editions-actusf.fr/julien-heylbroeck/stoner-road

Iro22

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