Venu de Colombus, Ohio, Lo-Pan s’est imposé, depuis ses premiers pas en 2005, comme un challenger de poids dans une catégorie dans laquelle boxent déjà Torche ou ASG, entre relents punkoïdes fuzzés et culture du songwriting à l’américaine. Repérés par Small Stone en 2010, qui réédite Sasquanaut, premier effort du combo, Lo-Pan se fait un nom avec Salvador l’année suivante et le titre “Chichen Itza”, dont le clip montre tout l’affection que le groupe (et surtout son imposant chanteur) porte aux petits-déjeuners continentaux.
En 2014 le quatuor publie son troisième opus, Colossus, et récolte enfin la reconnaissance qu’il mérite, tournant aux US en première partie d’High On Fire sur une avalanche de dates. S’il faudra encore attendre avril 2015 pour les voir traverser l’Atlantique, réjouissons nous au moins de les voir arriver dans nos contrées.
Colossus ne diffère pourtant en rien des albums précédents, continuant de creuser ce filon, malheureusement souvent incompris en France, à la croisée du heavy rock sous stéroïdes, perfusé au grunge et du stoner à roulette de Fu Manchu, avec qui Lo-Pan semble partager une passion certaine pour les vieux sages de la culture sino-américaine. Du rock à chanteur et riffs désarticulés donc, dont la musique coule tel un lourd bloc de béton, émaillés de ça de là par de superbes compositions (“Black Top Revelation”, “Regulus”). on regrettera tout même l’effet de redite depuis Salvador, opus qui semble définitivement mieux armé pour affronter l’épreuve du temps. En définitive, même s’il paraît compliqué d’ériger Colossus au rang de monument indispensable, s’il avait au moins le mérite de faire rentrer le nom de Lo-Pan dans vos playlist Deezer/Spotify ou de mettre un peu de gras sur vos luisantes platines (à chacun son mode de consommation finalement), ce serait une victoire de poids. Et le poids, chez Lo-Pan c’est ce qui les caractérisent le mieux.
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