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Los Natas – Corsario Negro

Pas la peine de tortiller du cul. Mon cœur cholesterolémié a placé sans conteste cet ouvrage au firmament des disques de l’année 2002. Une fois encore, l’immense maïeuticien sonore qu’est Billy Anderson (Sleep, Cathedral, High On Fire, etc.) a contribué à accompagner la naissance d’un chef-d’œuvre magistral. Pas étonnant, étant donné la qualité inouïe des titres de Los Natas. Considéré à tort comme une simple version hispanisante de Kyuss, le trio argentin s’est définitivement détaché de cette filiation pour se livrer à des expérimentations extrêmement personnelles. Tout juste si l’on décèle ça et là une certaine perméabilité à Motörspycho et à Dead Meadow. Il serait plus juste de dire que Los Natas atteint avec cet album, le niveau de perfection incandescente de ces derniers. Une perfection granuleuse. Rugueuse. Imparfaite. Pas un mannequin anémié sur papier glacé, mais la voisine pulpeuse que vous croisez tous les jours. Celle qui ressemble tant à Claudia Cardinale. Celle qui rend vos genoux fébriles. Impétueux, vrombissant, ardent, épais, officiant souvent dans un registre instrumental, Los Natas est un volcan déroutant. Incontrôlable, fier et farouchement indépendant, ce disque a pourtant commencé par laisser circonspect l’imbécile que je suis. Rétif à me laisser submerger trop aisément par la symbiose originale du son, des compositions et de cette langue si exotique qu’est l’espagnol. Puis, comme toutes les grandes œuvres, sans forcer, son empire s’est répandu jusque dans la moelle. Les musiciens de Los Natas maîtrisent leur sujet autant qu’ils dominent leurs auditeurs. Attention donc. Aimer c’est succomber. Mais succomber de la sorte est prodigieux. Gracias amigos.

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