En ouverture d’une interview de Los Natas que j’avais faite un jour, j’avais présenté ce disque en le décrivant comme étant de la musique méditative indienne, reprenant ainsi la description que le groupe en faisait lui-même sur son site web. Ouaip ! Une désignation donnant à penser qu’on ne pourrait se procurer ce disque que chez Nature & Découverte. Finalement c’est bien chez un disquaire que j’en ai fait l’acquisition. Dès les premières notes, on sait que l’on vient de pénétrer dans l’univers Los Natas. Immédiatement identifiable. Définitivement unique. Si la trame du disque est effectivement assez calme, on peut néanmoins douter des vertus méditatives dont cherchent à l’affubler ses concepteurs. Non, il s’agit plutôt d’un desert rock lumineux et subtil dont les brèves accélérations électriques ne font qu’accentuer la beauté de ses mélopées enivrantes. Trois titres seulement. Entièrement instrumentaux. 17 minutes en moyenne. Los Natas s’octroie le luxe de dessiner sa propre cartographie. De serpenter tranquillement entre les cactus de la pampa, de vagabonder langoureusement le long des rivages de l’Atlantique puis, le moment opportun, de se jeter dans le Cap Horn avant de revenir sous le feu des Malouines au son de guitares menaçantes. Ce disque est une rencontre avec la beauté. Un chef-d’œuvre de mélancolie. Aussi déchirant qu’un tango dont il est le versant rural. Apre et fier. Rude et élégant. Une classe folle. Los Natas confirme sa grandeur et se situe définitivement hors de portée.
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