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Lucid Sins – Cursed !

Totem Cat a souvent eu du nez lorsqu’il s’agissait de dénicher des groupes prometteurs, humant l’air du bout du monde, ramenant vers Brest, dans ses filets, les plus grasses mélodies. Si Egypt, Wo Fat, R.I.P. et surtout Dopethrone ont depuis eu un succès toujours grandissant (avec ou sans leur label d’origine), Lucid Sins eux n’ont pas connu la même trajectoire. Il faut dire que l’Écosse n’est pas la plaque tournante du rock, et Glasgow a beau être ouverte à tous les vents de culture, ce n’est pas souvent que la brise emmène ses ressortissants jusqu’à nos salles de concerts. ET POURTANT.

Et pourtant après un premier album, Occultation, se plaçant avec politesse sur les rails d’un rock occulte, 70’s, dans la lignée de ce que Witchcraft a (ré)inventé, Lucid Sins continue son chemin avec Cursed ! sans rien changer mais en étant en tout point meilleur que lors de son premier essai.

Si Witchcraft reste une évidente référence (de nombreuses similitudes vocales renforcent ce sentiment), l’héritage du riff à la Pentagram n’est en revanche ici pas prédominant. Andréas Jönsson développe des ambiances beaucoup plus progressives. Les guitares tissent des motifs occultes, pesants, dans les préoccupations du genre, mais le clavier de Ruaraidh Sanachan vient en contrepoint, formant des mélodies pop, adoucissant l’ensemble. On pense à Hawkwind un peu, à King Crimson beaucoup. Il y a ici une synthèse magnifique de toute une époque de rock libre, hypnotique et digressif mais totalement maitrisé. « Joker’s Dance » et « By Your Hand » s’assurent de nous servir des riffs solides et s’imposent comme meilleurs représentant de l’artisanat Lucid Sins mais il serait injuste de réduire l’album à l’efficacité de ces titres. « Cursed » et ses longues descentes de clavier, accompagné par de multiples césures rythmiques (et une signature vocale beaucoup plus personnelle) ou « Sun and the Moon », roulements de toms et guitares claires sont à mon sens les trésors cachés de ce disque, le genre de titres qui vous font revenir encore et encore, se révélant un peu plus à chaque écoute. Et si votre truc est plutôt les grosses Sabbatheries sans retenue, ne paniquez pas, « Snake Eyes » est là pour vous.

Je ne me fais aucune illusion sur le peu de retour de ce tout petit machin mais il prendra au moins place dans un top de l’année : le mien. Tant pis pour vous si vous passez à côté, vous ne pourrez pas me reprocher de ne pas vous avoir prévenu.

 

Point Vinyle

200 en orange, 100 en clear splatter. Encore un truc qui va couter 50 balles dans 2 ans.

Note de Desert-Rock
   (8.5/10)

Note des visiteurs
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