La Pologne chercherait-elle le devant de la scène ? Après la récente parution du dernier album de Spaceslug, c’est au tour de Major Kong de sortir du bois avec son nouveau plain format Off The Scale. Pour ceux qui n’ont pas encore découvert la gifle venue de l’Est, Major Kong est un trio de Lublin qui joue sur la corde basse de la fuzz depuis 2010 et délivre un son lourd et entêtant avec quatre LP velus, autant d’EP et un Split.
On retrouve le groupe là où on l’avait laissé en 2017 lors de la sortie de Brace For Impact. (j’exclus volontairement le 4 Way Split avec Dopelord, Weedpecker et Spaceslug) D’entrée la filiation avec ce qui avait déjà était fait est telle que je me demande quelle est la part de foutage de gueule dans cette ouverture . Elle débute comme un resucée du précédent album, mais évolue finalement vers quelque chose d’intrigant au clavier avant de se couper brutalement. A la réflexion le titre aurait dû me prévenir “Robots Building Robots Building Robots”.
Le jeu basse/batterie sous forme de samba metal sur “Fading Memory of Planet Earth” construit une piste pleine de finesse où la guitare passe comme bien souvent au second plan et joue la taquinerie alors qu’un discret clavier apporte une texture supplémentaire au titre. Je me suis arrêté également sur “Bionic Revolution” et sa basse fuzz extrême qui sonne avec originalité. Des phrases courtes et saccadées qui portent l’auditeur. Du rythme du rythme et encore du rythme voilà la clé de Major Kong alors que monte un thème aussi envoûtant qu’un de ceux d’Iron Maiden mélangé à celui d’un jeu vidéo des années 80. La révolution c est reprendre quelque part dans le passé pour réinventer le futur. Pari réussi pour le trio qui compose là un titre nanti de deux pistes pour une gratte dédoublée et un jeu de synthé décidément bien présent sur cette plaque.
Je parle du rythme et Major Kong c’est ça, une décharge électrique dans le cul toutes les demi secondes pour décoller sans t’en apercevoir sur le bien nommé “The Takeover” et planer avec des boosters dans le dos sur toute la longueur de “Night Out In Absorbia” où basse et synthé font des merveilles tant sur les tympans que sur le cortex.
En revanche l’incapacité du groupe à achever un morceau proprement est très frustrante. “One Step From The Void” se termine sur une note qui aurait pu en annoncer d’autres et on a beau avoir touché le vide de l’espace avec la fin de cette dernière piste je suis resté sur ma faim rempli d’une colère rentrée de môme à qui on retire son hochet.
L’album est bigrement bien foutu, léché et équilibré dans son ensemble, facile d’accès mais riche. Le titre absolu selon moi restera “Bionic Révolution”. Peu d’écueils donc à déplorer sur cette plaque si ce n’est un manque total de délicatesse dans la conclusion de certains titres. Si la dernière tournée européenne du groupe avait permis de jeter un peu de lumière sur le trio, cet album ne devrait pas passer inaperçu et faire de Major Kong (Si ce n’est déjà le cas) une des coqueluches du stoner/doom polonais.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)