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Mantar – Pain Is Forever and This Is The End

Mantar – le duo Allemand le plus bruyant de l’histoire – revient avec un album au titre particulièrement positif : Pain is Forever and This Is The End. Il faut dire que la pandémie a pas mal affecté ce groupe qui ne vit quasiment que de concerts, sans compter l’éprouvante phase de composition de l’album : Hanno Klärhardt (guitare/chant et unique compositeur du groupe) ayant dans un premier temps jeté l’intégralité de ses compostions, peu convaincu du rendu de ces dernières. Une fois l’inspiration retrouvée, il lui a fallu quitter la Floride (et son écureuil domestique) où il s’est installé, pour rejoindre Brême pour l’enregistrement. Par deux fois il s’est rendu sur place et par deux fois il a dû rentrer pour se faire opérer du genou, suite à d’infortunés accidents (d’abord en prenant une photo de son collègue batteur au mariage de ce dernier, puis en glissant dans un centre commercial). Bref quand ça veut pas, ça veut pas. Sans parler de l’actualité déprimante, les despotes succédant aux crises qui se transforment parfois en guerre. Alors oui, la douleur semble perdurer et qui contre-argumenterait si on parle de fin du monde?

Pourtant…

Pourtant PIFATITE (non ce n’est pas un nouveau virus) a fini par sortir et il s’agit probablement du meilleur album du groupe à cette date.

Prenez les molards imparables que sont « White Nights » (Death by Burning/2014) ou “Era Borealis” (Ode To The Flame/2016) et imaginez tout un album composé avec cette efficacité : Vous avez PIFATITE. Pas que The Modern Art Of Seting An Ablaze (2018) ait déçu, quoiqu’un peu long à mon goût, mais ce quatrième essai est une totale réussite. L’énergie punk sous-jacente au sludge/black’n’roll du duo explose en surface, accompagnant des riffs simples et efficaces, sur rythmiques puissantes – « comme si je cognais quelqu’un » confesse Erinç Sakarya lorsqu’on lui demande comment est son jeu de batterie. « Grim Reaping » saisit par son efficacité, « Hang’em Low (so the Rats Can Get’em) » par son énergie (et sa poésie), tout l’album marque, jusqu’aux dernières notes d’« Odysseus », dernier et meilleur morceau de l’album. De sa pochette au sample en ouverture d’« Orbital Plus », l’album est traversé par cette idée des dangers du culte, qu’il soit personnel ou en groupe. Mantar ironise sur cette société obsédée par l’opinion, par l’obsession du flux offrant des réponses simplistes aux questions complexes.

Pain is Forever and This Is The End, avec sa fureur et ses ambiances sombres tout en gardant chacun de ses morceaux extrêmement reconnaissables, réussit le tour de force d’apporter de la lumière dans sa noirceur, du refrain dans sa bouille sludge, du rock dans son vacarme. Un grand, grand album.

 

Point vinyle:

Preuve que Metal Blade croit en son nouveau poulain, pas moins de 8 versions couleurs limitées disponibles, plus une box et la version noire. Bref il y en a pour tous les goûts (et pour les amateurs de CD, mais collectionneurs quand même, un édition japonaise est dispo à l’import chez Chaos Reign).

 

 


Note de Desert-Rock
   (8.5/10)

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