5e plaque pour le Mastodon (4e si on exclut le 5 titres Lifesblood sorti en 2002 et reprenant les titres du tout premier Call of the Mastodon réédité récemment) qui se voit maintenant signé sur un major (so long, Relapse…).
Le son au tone énorme (les gratteux ont une pédale de disto faite sur mesure et appelée Mastortion, le tout avec des Gibson à titre de haches et des amplis JCM800 en guise de billots) est reconnaissable entre mille et ne manque pas à l’appel dès les premiers envois. D’ailleurs, c’est sur un morceau à la Motorhead que les 4 musicos d’Atlanta nous souhaitent la bienvenue.
Mais ici, point de retenue et, peut-être aux yeux de certains, que de mélanges. Si la sauce prend avec du speed metal façon Lemmy, la suite nous offre une palette toujours aussi riche avec du heavy metal, du thrash , du stoner et même quelques passages flirtant un peu avec le prog rock. Pas étonnant qu’on a vu ce groupe ouvrir pour des groupes aussi hétéroclites que Cannibal Corpse, Qotsa, Neurosis, Metallica (je crois) ou encore Slayer (ça, j’en suis sûr).
Bien entendu, pas de grosse goulasch infâme mais bien un panel de styles appris et digérés pour donner le son de Mastodon. Seulement, vous l’aurez vite deviné rien qu’à la signature sur un major, la surprise n’est plus au rendez-vous pour l’auditeur. Relapse Records, le précédent label du groupe, pouvait se targuer d’avoir fait une sacrée découverte. Warner et ses actionnaires aux dents longues n’en ont que faire… Ok, loin de moi l’idée de lancer un énième débat sur l’éternel manque de couilles des majors, vous aurez compris ma pensée.
La technique des musiciens est toujours aussi imparable et s’est encore affinée au point où, pour certains, une telle débauche de doigté dans les changements de rythmes, riffs alambiqués et autres savants croisements pourrait rendre dubitatif. Mais bon, ne rechignons pas, le tout est d’une qualité musicale incontestable avec un mix de toute beauté (ce serait malheureux vu les moyens mis à leur dispo maintenant…). Ah je persifle encore…
Un petit mot quand même sur le batteur Brann Dailor: son jeu est exceptionnel et peut se comparer sans problèmes aux plus grands batteurs de rock. Sa maîtrise de la caisse claire, son jeu sur les toms et les cymbales sont purement fabuleux… au point à nouveau où cette démonstration de savoir-faire risque de ne pas faire que des heureux.
A noter quand même que la 7e plage nous offre une mélodie de voix toute gentille et lancinante que l’on comprend vite, sans plonger dans le booklet, que le maestro Josh Homme est venu apporter sa petite touche perso à l’ensemble. Il est vrai que du chant (du vrai avec des notes) parmi des hurlements et autres borborygmes, ça ne passe pas inaperçu.
Bref, si cet album ne nous offre pas la surprise de Remission ou encore Leviathan, il n’en demeure pas moins une plaque de très bonne facture. Puissions nous dire la même chose des futurs albums.
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