Monomyth, c’est le groupe instrumental qui monte ces dernières années. Ça, c’était ce qu’on pouvait dire lors de la sortie de leur deuxième album en 2014. Mais à force de monter, il se peut qu’avec ce troisième album, ils trouvent maintenant leur place dans les hautes sphères des groupes d’influence. En tout cas, l’objectif du groupe est clair : nous faire mentalement atteindre un petit quelque chose, mais seulement après avoir embarqué pour le voyage qui va avec. Aidé pour cela d’une armée de synthé, le groupe entretient une vraie tendance prog et post-rock. Il ne serait pas si étonnant que cela de les voir s’approcher de la synthwave dans de prochaines productions…
Le défaut inhérent à ce style est la capacité à créer du vide à l’infini, mais si et seulement si on n’a rien à raconter. Évidemment, comme pour les précédents, et peut être même encore plus ici, une histoire émerge dans l’esprit de l’auditeur attentif. Et attentif il faut l’être un minimum si on veut commencer à explorer l’univers proposé.
La tracklist elle-même est assez représentative de cet esprit de conteur et de l’exigence en matière d’attention qui est demandée à l’auditeur. « Uncharted » est un véritable prologue de plus de quatorze minutes. Si Monomyth propose régulièrement ces longs formats qui se prêtent aux constructions sans fin de riffs et de ruptures et de thèmes et de sous thèmes etc…, EXO raccourcit le format général avec l’ensemble des autres morceaux sous la barre des 10 minutes. Pourquoi parle-je d’un prologue ? Question que l’on peut compléter par : pourquoi placer le morceau le plus long en premier ? Pour la sélection pardi ! Si après les deux minutes de pluie synthétique qui ouvrent l’album, vous êtes encore présent, alors et alors seulement vous êtes prêt pour le voyage. Malheur à celui qui passera à la suite d’une simple pression de bouton le ramenant à la réalité, il lui sera refusé la plénitude. Si cette histoire de pluie vous fait peur, soyez assuré que la suite, toute en douceurs, finesses mais aussi en turbulences mérite l’intérêt des personnes sensibles.
Une fois ce trou de ver d’« Uncharted » traversé, vous êtes déjà attachés, donc laisser vous portez par le groove de « Et Oasis » ou par la collision de Hadrons déversée dans vos oreilles par « LHC », vous en redemanderez.
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