Dans la famille des groupes assimilés stoner dont le nom commence par ‘mono’, voici Monomyth et son deuxième album Further qui comblera les amateurs de prog, de kraut, de mellotron et d’orgue hammond. A une époque où les groupes instrumentaux se multiplient plus vites que les lapins et sont parfois plus mous que du chewing-gum, les cinq hollandais de Monomyth se démarquent de la concurrence en seulement trois quarts d’heure et quatre morceaux.
Captivante, envoûtante, hypnotique, la musique proposée par le groupe l’est, tout autant que mélodieuse et mélodique. La longue jam session « Ark-M » qui ouvre ce bal sonique en dit d’ailleurs long sur la créativité du combo. Pendant une bonne dizaine de minutes, les hollandais étirent leur musique, triturent les idées et multiplient les sons pour donner naissance à une bête qui se nourrit sur le dos de l’auditeur médusé.
Car c’est bien là que réside toute la force de Monomyth : chacun entend dans la musique du groupe ce qu’il veut bien entendre, donnant ainsi à chaque morceau une multitude de facettes, tel un diamant brut à l’éclat adamantin. Et encore, cette comparaison semble un brin faiblarde à l’écoute du monstrueux « 6EQUJ5 » qui vient clore ce Further tant ce dernier titre tient plus de la mine de diamants que du solitaire. Sur ce morceau épique, Monomyth déroule la complexité de sa musique en toute simplicité. Dix-huit minutes de groove, de rage, d’hypnose pendant lesquelles le combo de La Hague repousse les limites du rock progressif de nos glorieux ancêtres.
Vous l’aurez compris : la musique de Monomyth est tout sauf monotone. Pas étonnant donc que le groupe se soit retrouvé sur la main stage du DesertFest d’Anvers et est déjà annoncé à l’affiche de l’édition teutonne de 2016. En attendant, ne vous privez pas de vous gaver de cet excellent Further.
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