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Monster Magnet – Mindfucker

Ne nous voilons pas la face: rares sont les groupes phares de nos émois fuzzés des 90’s encore pertinents aujourd’hui, quasiment trois décennies plus tard. Le peu qui ont survécu ne semblent avoir d’autre choix que de s’auto-parodier. Et il y a Monster Magnet. Pas que le groupe soit plus malin que les autres, non, mais un événement tragique – une overdose, suivie d’une grosse dépression – à démonté les obsessions de rock star décadente de Dave Wyndorf, pour lui permettre de rentrer humblement dans sa seconde partie de carrière, ce segment de la vie d’un artiste, souvent gênant, consistant à rechercher constamment l’équilibre entre ses aspirations créatrices et la zone de confort de son auditoire. Faire du neuf en rassurant les vieux en somme. Depuis 2006 donc, le Magnet assume son rôle de trublion rock aux énergies enfumées, son obsession pour Hawkwind et sa notoriété divisée par dix. Eux qui dès 1998 avaient cherché par tous les moyens à s’extirper de l’étiquette stoner, aspirant à devenir les nouveau Aerosmith (Powertrip), noyés dans l’égotrip de leur leader, sont aujourd’hui conscients de leurs limites et embrassent la cause et la scène, headlinant les festivals, acceptant volontiers la place de parrains du genre que l’histoire et internet leur ont donné.

Finies les poses cuir et les lunettes noires sur les pochettes de ses disques, depuis 4 Way Diablo, le Magnet a appris (de force) l’humilité et publie à intervalles réguliers des albums notables, certes bien moins iconiques que l’insurpassable période s’étirant de 91 à 98, mais ayant l’honnêteté de ce qu’ils proposent, soit de nouvelles saillies électriques parfois traversées de génie. Confiant en son sens de la composition, le groupe a même par deux fois proposé des relectures et réarrangements de leurs récents travaux (Milking The Stars et Cobras and Fire). Une démarche unique permettant au public de choisir entre aventure ou efficacité, ou d’embrasser les deux facettes d’une source créative décidément pas prête de se tarir.

Mindfucker, 10ème (ou 12 selon le mode de calcul) album du groupe est à rapprocher de Mastermind (et pas que pour leur pochette, reprenant leur logo, hommage à peine dissimulé au Snaggletooth de Motörhead), en plus concis, mais moins tubesque. Le contrat est clair : 10 titres pour 50 minutes de (hard) rock efficace, capturant, à l’instar de l’esprit des compilations Nuggets, le meilleur du savoir faire de Wyndorf et sa bande en la matière. En sus du morceau titre, l’album a quelques autres chouettes raisons de s’enthousiasmer : l’infini solo de « I’m God », le nerveux « Ejection » ou le typique « When The Hammer Comes Down » sur lequel Wyndorf cabotine comme on aime. Les influences n’ont pas changé (MC5, Hawkwind, un peu de grunge, un peu de punk) et le morceau titre, « Mindfucker » aura sa place au sein des set-lists du combo pour les années à venir. Si ce n’est pas un contrat dûment rempli, je ne sais pas comment ça s’appelle.

Vivement l’album de remix l’année prochaine tiens!

 

Point Vinyle :

Napalm records a fait sa spéciale, avec quelques versions couleurs (Gold/200 ex ; Red/300 ; Yellow/500, le tout à commander via leur site) et une version noire classique pour inonder le monde entier. A noter qu’une box existe pour ceux qui aiment les gros objets mais qu’elle ne contient pas de vinyle (mais un patch, une boucle de ceinture, un pendentif et le CD en digipack. Inutilement indispensable quoi.

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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