Nous avions commencé à suivre le quartette suédois de Moon Coven lors de son passage sous pavillon Ripple Music. Son doom audacieux s’était insinué dans les méandres de nos encéphales et nous avions eu peine à nous en départir. Ils reviennent toujours chez Ripple avec un disque du nom de Sun King que l’on espère tout aussi malin que le précédent.
Dès les premières notes, on se dit “voilà un groupe qui connaît son affaire”. Un pied dans la compo planante, un pied dans le riff joyeusement bondissant. “Wicked Words In Gold They Wrote” pourrait annoncer un simple album de plus dans la galaxie de la galette maîtrisée mais très rapidement (le dernier tiers de cette même piste) il se passe quelque chose dans la lancinance des riffs de gratte et la ponctuation rythmique. L’effet est reproduit sur “Doom Seeing Stone” et sa conclusion, l’intro de “Behold The Serpent” ou le refrain de “Yawning Wild”. Il y a du riff sur cet album, du riff de gratte sensible ou lourd. De la rythmique parfaitement posée et une voix plaintive jamais encombrante.
On écoute Sun King avec satisfaction mais cependant sans extase. Jusqu’à ce que le petit truc en plus dans la composition vienne te rattraper par la manche, un petit truc follement doom et super bien pensé mais qui reste un petit truc.
Malheureusement Moon Coven ne parvient pas à produire un album exceptionnel, se refusant à produire ne serait-ce qu’une piste réellement supérieure aux autres même s’il faut admettre que le contenu de “Yawning Wild” est assez réjouissant de bout en bout.
Qu’on ne se méprenne pas, Sun King est un très bon album, un de ceux qu’il faut garder à portée de main et rejouer pour être certain d’en trouver toutes les subtilités. En effet, cette plaque comme la précédente de Moon Coven est pétrie d’intelligence et de sensibilité. On trouve son bonheur à tous les coins de titres et on pense aux rejetons de la planète doom qui peuplent nos chroniques ces dernières années, Kadabra, Stone From The Sky ou les plus affirmés Mars Red Sky. C’est dans cette veine que se loge Moon Coven, admettez qu’il y a pire.
En conclusion Moon Coven nous met entre les esgourdes une plaque qui n’a en rien à rougir de son principal défaut qui est de ne pas atteindre le pinacle où on aurait aimé l’attendre. Sun King fourmille de bonnes idées et déborde d’une sensibilité rare. On ne peut que vous recommander d’aller découvrir cet album et de le travailler suffisamment pour lui pardonner sans trop de difficulté de n’avoir pas su être magique.
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