X

Moon Wizard – Sirens

Livré dans un artwork élégant représentant une harpie prête au sacrifice sur un fond de côte où la mer vient s’écraser en monceaux d’écume, le troisième album du groupe de Salt Lake City, Moon Wizard, fait envie. Leur doom mélodique, n’ayant rien de reprochable jusqu’à présent, suscite la curiosité d’entamer cette nouvelle galette de 43 minutes, signée chez les polyvalents Hammerheart Records.

Dès les premières notes, on est cueilli par un doom élégant aux mélodies plutôt fédératrices de ce quartette bien installé dans son style. Les pistes se déroulent ensuite sans heurts, plus calmement que ce qu’aurait pu annoncer l’artwork nautique.

Moon Wizard est fédérateur, certes, grâce à des mélodies soutenues par une distorsion sur la voix, qui accompagne parfaitement la saturation des guitares, et le fond de batterie souvent ultra rapide. Cependant, une outro décrescendo sur “Mothership” manque d’inspiration : on aurait préféré une véritable conclusion pour un morceau dont la prosodie capte rapidement l’attention de l’auditeur pour s’y installer durablement, devenant ainsi la pierre angulaire de l’album Sirens.

On remarque une certaine proximité entre “Luminare” et “Epoch” dans les modulations du chant, créant une impression de redondance. Si l’écoute est distraite, on peut être tenté de revenir en arrière pour s’assurer que les morceaux ne sont pas en doublon. Mais cette impression s’efface rapidement avec le pont central d’”Epoch” et son dialogue guitare-batterie, d’une efficacité redoutable dans sa simplicité. Le solo qui y est englobé s’exécute tout en légèreté, soutenu par une basse routinière mais structurante. On navigue sur des flots très hospitaliers, et les chœurs de “Phantom”, déroulés sur une partition un peu plus percutante et saccadée, n’offrent pas un raz-de-marée mais une croisière fort agréable où la houle nous berce.

Avec Sirens, Moon Wizard installe tranquillement son savoir-faire : une production soignée, un ensemble cohérent et doomy comme on aime. Il y a dans cet album une pincée de modernité difficile à expliquer, associée à la solidité des anciens. Sans doute que les sorciers sont effectivement sortis à la pleine lune pour composer cette œuvre génératrice de satisfaction et qui s’estompera au matin venu pour nous laisser le souvenir d’avoir croisé la route d’une œuvre de jolie facture.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

Note des visiteurs
(6/10 - 1 vote)

(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)