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Mountain Tamer – Godfortune Dark Matters

 

On ne pourra pas dire de leur discographie: “Mountain Tamer il faut un ULM pour en faire le tour”. Officiant depuis 2011, le trio de la côte ouest des États Unis ne signe cet été que sa seconde production. Pour autant, j’ai pu constater que les gars s’étaient laissé pousser les noix. J’ai d’abord cru à une filiation avec Black Rainbows, sans doute à cause du chant et des compos de guitare Psychédéliques, cependant j’ai vite retrouvé leur esprit garage mais cette fois métissé de rock 70’s velu. Il n’aura pas fallu beaucoup d’écoutes pour me convaincre que Godfortune Dark Matters est un album sur lequel il faut compter.

Godfortune Dark Matters ouvre fort sur “Faith Peddler” qui roule sur des riffs aussi entêtants que ceux d’un The Stooges. L’album est une œuvre hallucinée qui fait tourner un Stoner grassouillet, la majeure partie des pistes oscillant entre 3 et 6 minutes pour plus d’efficacité. La répartition des rôles s’y fait plutôt bien, les trois musiciens tiennent tous le chant, la batterie de Casey Garcia sait être discrète tout en supportant la basse mélodique de Dave Teget derrière un Andru Hall et sa guitare sous acide.

A propos d’acide, les gars ont dû en prendre un paquet car lorsque j’écoute “People Problems” les riffs se distordent et la gratte s’additionne d’un clavier dissonant comme une montée de trip trop violente. Il y a là une belle pépite et entre autres originalités j’ai trouvé la césure sous forme de prière indienne de “Funeral of a Dog”(Hurlements canins en prime) et le thème de “Mydnyte” qui sonne comme un vieux Deep Purple. Godfortune Dark Matters puise allègrement chez les anciens sans pour autant sombrer dans les poncifs lourdingues et mille fois entendus.

Parfois les substances font faire  des choses inconsidérées, c’est probablement la raison pour laquelle le trio a coupé à la va-comme-je-te-pousse “Living in Vain” pour réaliser deux pistes au cœur de l’album qui pourtant prisent en un bloc ont une puissance indéniable. C’est finalement le seul vrai reproche à porter au débit de l’album: Une coda mal placée sur la première partie d’un éclaté de morceau et ce sans réelle justification.

Avec cet album, c’est un Stoner Psych bien actuel qui s’offre aux oreilles du curieux tout au long des onze pistes faciles d’abord et bien foutues. C’est le genre de galette tout terrain que tu peux soit laisser venir te chercher au fond de ton canapé soit laisser t’accompagner à fond sur un ruban d’asphalte à toute vitesse en direction du couchant. Mountain Tamer signe une belle évolution dans son écriture et une garantie, je l’espère, de qualité pour ses prochains disques.

A noter une double signature chez Magnetic Eye pour le support numérique et chez Nasoni pour l’édition du vinyle.

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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