Décidément, la musique en général et le stoner en particulier n’ont pas fini de nous surprendre… Et c’est tant mieux, à l’heure où le monde de la culture se meurt, à l’heure où les concerts agglutinés les uns contre les autres ne sont plus qu’un doux souvenir, il est parfois bon de voir que non, le monde de la culture n’est pas (encore) mort et enterré et qu’il survit malgré les nouvelles contraintes d’un monde qui n’a que faire d’un peuple qui a besoin de se distraire pour oublier un quotidien et un futur incertains. Je disais donc que la musique n’avait pas fini de nous surprendre : entre Kadavar qui va nous balancer un truc improbable la semaine prochaine (enfin, c’est ce qu’on pense tous…) et des groupes inconnus (Psychlona, Slomosa…) qui nous pondent un album monumental qui sera de tous les tops à la fin de l’année, on ne peut pas dire que les artistes ne font pas tout pour satisfaire notre soif insatiable de musique et de nouveauté.
Et puis, il y a Mr Bison… Actif depuis 2009, le trio transalpin (fun fact : les 3 garçons se prénomment tous Matteo!) nous gratifie à intervalles réguliers de tout ce que la scène stoner italienne sait faire de mieux : un son désertique au possible, des envolées guitaristiques majestueuses et des compositions flirtant avec les meilleures productions mondiales (voire même les surpassant de temps en temps). Le doux souvenir de la découverte, il y a 2 ans, du sublime Holy Oak est encore ancré dans la mémoire que déboule la nouvelle fournée du trio, intitulée Seaward. Un rapide coup d’oeil au dossier de presse nous renseigne sur le fait que cet album est en fait un concept-album inspiré par les légendes des 7 perles de la mer Tyrrhénienne (la déesse Venus aurait laissé tomber 7 perles de son collier et ces perles forment les 7 îles de l’archipel d’Elbe). Bon, OK, pourquoi pas…
Heureusement, la musique de Mr Bison reste tout à fait accessible et surtout hautement recommandable à tout à chacun, même si vous ne vous intéressez pas forcément à la mythologie divine. Seaward ne doit pas être perçu comme un album de rock progressif (terme un peu barbare et surtout assez réducteur) mais plutôt comme une suite de petites saynètes qui s’enchainent à merveille, le tout formant un ensemble cohérent. Difficile d’en extirper un single ou même un titre qui sortirait du lot, Seaward est avant tout un long et beau voyage à travers l’imagination de Mr Bison, une ode à la contemplation sonore, une invitation musicale à pénétrer dans un univers nouveau, mystérieux et majestueux. Bref, un appel à regarder au-delà de l’horizon.
Seaward restera une pierre angulaire dans la carrière de Mr Bison. De par sa capacité à nous emporter, à nous extirper d’un monde au futur sombre, le trio transalpin nous offre une porte d’entrée salutaire vers un monde peuplé de souvenirs réconfortants et d’une vision finalement rassurante : non, la culture n’est pas morte et elle a même, j’en fais le pari, de beaux jours devant elle.
Amen.
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