Après avoir pris une superbe claque au dernier Hellfest avec ce groupe, il est apparu urgent de rattraper le retard, ce qui fut fait dans une démarche anti-chronologique, à travers l’acquisition de leur plus récente production, « Tri ». Grand bien m’en a pris, l’investissement s’est avéré mille fois rentable tant le plaisir d’écoute est bien présent sur galette tout comme en live.
My Sleeping Karma est un quatuor instrumental, ce qui n’est pas son unique originalité, tant son inclinaison musicale est sans équivalence. Evoluant dans une atmosphère musicale particulièrement aérienne et psychédélique, le groupe teinte sa musique de sonorités orientales discrètes, qui apportent une toile de fond homogène sur tout le disque. Pour autant, il convient de ne pas se fourvoyer : MSK ne se cantonne pas à un stoner faiblard, juste bon à fumer des joints en souriant. Loin de là, les compositions du groupe sont même au contraire ambitieuses, et nécessitent de nombreuses écoutes attentives pour en cerner l’ampleur, la somme de ses détails et de ses sons. Clairement le duo guitare/basse s’y entend pour écrire un riff et le faire monter en puissance puis tourner sans jamais trop tirer sur la corde (voir à cet effet le riff énormissime de la fin de « Brahama », ou le riff « vertébral » de « Tamas »). Sur cette base de riffs impeccables et innombrables, des jams structurées s’aménagent ici ou là, sans jamais se perdre en route. Avec des claviers sont assez discrets, le trio basse, guitare, batterie s’entend manifestement à merveille, et les titres s’enchaînent dans une osmose parfaite, qui sert parfaitement le concept du disque.
Armé d’une cargaison de groove, bourré d’intelligence musicale et d’un sens de la compo insolent, ce disque de My Sleeping Karma surprend, passionne, interroge. Après avoir effleuré une première dimension « musique d’ambiance », très vite la profondeur des compositions et les différents niveaux d’appréciation apparaissent et s’entrechoquent dans une expérience inédite, empreinte de l’ésotérisme qui inspire le groupe. Un disque qui ne laisse pas indifférent, assurément, et que j’ai pour ma part trouvé passionnant.
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