Attention, du bonheur en rondelle ! Derrière ce nom de groupe énigmatique se cache un quintette de la Nouvelle Orléans qui se taille petit à petit une réputation culte aux USA. Vous aurez été prévenus ! Formé par Jimmy Bower (Eyehategod, Crowbar, Down, etc…), le groupe propose une musique complètement décalée temporellement, piochant allègrement dans le meilleur de trois décennies d’expérimentations musicales débridées, et les concentrant en six titres (seulement, mais presque une heure de musique quand même !) de pure merveille instrumentale. Et bien oui, il n’y a pas de chanteur dans le groupe, et croyez-moi si vous le voulez, on ne le remarque qu’après plusieurs écoutes ! Effectivement, chaque instrument se passe le relais au premier plan, servant tour à tour à bâtir une rythmique plombée ou à torcher des parties solo jouissives (en harmonies au besoin). On assiste ainsi, béats devant tant de dextérité et de talent, à des joutes solistes aussi imprévisibles que réussies, où se mêlent guitares heavy (tendance lourdes et poisseuses) à des parties de claviers dont Deep Purple n’a jamais osé rêver (je sais, ça sent le blasphème, et pourtant…). Le tout ressemble méchamment à des jams débridées, et pourtant, paradoxe s’il en est, les compos sont carrées au possible, le tout est admirablement contrôlé et structuré, si bien que dès que l’on pense le groupe parti dans un interminable break improvisé, il remet les choses en ordre en relançant la machine à grands renforts de rythmiques et de riffs bien sentis. Quelques éclairs de génie nous rappellent parfois d’autres groupes, Gov’t Mule, Deep Purple, Black Sabbath & Co., mais tant que les combos pré-cités ne se décideront pas à jouer tous ensemble (et à rajeunir de quelques décennies), le CD de Mystick Crewe Of Clearlight sera la seule alternative à quiconque assoiffé de bonne musique dans cette veine, l’aspect ‘démodé’ en moins, tant la musique du groupe est moderne.
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