Si ça part sur un morceau aux accents fortement indus que ne renierait pas un Trent Reznor ou encore un Al Jurgensen, on discerne néanmoins un son moins métallique et une certaine tendance à rechercher la mélodie sans utiliser de dissonances et autres tournures noircies.
On se laisse gentiment emmener vers des refrains plus pop US mais avec une touche résolument rock et un son de guitare épais et travaillé qui flaire bon l’avant-dernier album de QOTSA (Lullabies to Paralyze). Le groupe prend même des allures triomphantes et profondes que l’on devine sincères et, entre 2 pilonnages de fûts, nous démontre des constructions réfléchies et des breaks puissamment maîtrisés.
Pas de répit pour les braves… le nom du groupe et à l’image de leur musique: pas de temps morts, des bridges bien remplis et des structures intenses qui laissent poindre ça et là des refrains à balancer entre le chant et le hurlement. Et ils n’en démordent pas, les bougres! On se retrouve quelques petites saccades musicales plus tard dans un riff haché menu non sans rappeler les furieux de Helmet. Que de références diverses, me direz-vous. Mais bon, ne pas s’y tromper: No Rest 4 The Brave possède une réelle capacité de digérer ces tendances et d’accoucher de chansons plus perso. On leur souhaite de continuer dans cette voie.
Un plan un peu trop FM dans le 5e morceau me murmure que les musicos prennent des risques qui pourraient rapidement faire basculer le groupe dans le tartuffe, mais pas suffisamment longtemps pour lancer une telle affirmation. D’ailleurs, la 6e amorce me rassure en prouvant la parfaite maîtrise du mid-tempo si cher à notre exercice préféré. On navigue tantôt sur le velours tantôt sur la lame de fond, mais toujours sous une houle pouvant rapidement virer au vent de tempête. Le groupe doit encore affiner sa touche personnelle mais le souffle et la patate sont déjà au rendez-vous. A suivre toutes voiles dehors, ce quatuor français a déjà largué les amarres…
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