Paru en décembre passé, le dernier ÖfÖ-AM n’aura pas fait grand bruit, à se demander ce qu’il est advenu. Le trio montpelliérain qui évolue dans un Stoner Instrumental a livré quelques galettes depuis 10 ans mais Tales From Outerspace, An Octaman’s Odyssey n’est à ce jour que le second LP de sa discographie. Qu’a t-il bien pu se passer pour que ne retentisse pas plus cette sortie? Mystère que je vais chercher à élucider.
Sur cet album tout commence avec l’artwork, une sorte de couverture de roman de gare SF 50’s qui n’aurait trouvé sa transcription que dans le Pop Art une décennie plus tard. Le héros au visage couvert de tentacules, Octaman y étrangle un adversaire sur fond intergalactique alors qu’au premier plan une plantureuse blonde platine pousse un cri. Tout un programme. Le disque tient d’ailleurs les promesses de cet artwork. Les morceaux contiennent de la violence dans le premier tiers de l’album avec un je ne sais quoi de heavy métal qui fait que la sauce prend immédiatement. Puis “Tears of Constellation” embarque l’auditeur dans un trip parmi les astres avec une recette influencée par Pink Floyd et dérivant vers des références plus contemporaines.
Entre les deux, “Eddy’s funeral” se présente comme un morceau d’une B.O de Western qui partirait en couille vers un film de Science-Fiction et c’est là toute l’intelligence de ÖfÖ-AM, ne pas se livrer à la facilité d’un univers mais proposer au sein même d’un morceau plusieurs facettes sans pour autant en faire une bouillie inaudible et sans structure.
Le disque tient à raconter une histoire, celle d’un Road Trip spatial collé aux basques d’un héros digne du personnage de Cobra. On oscille entre épique et planant. Les univers se mêlent décollent loin et pourtant en un sens restent bien souvent sur une base très terrienne comme avec les sons tribaux de ” باماكو (Bamakö)” ou ceux de “Gergövie” qui sur fond d’orage imposent une atmosphère lourde comme si tes bottes peinaient à décoller d’un champ boueux.
Les trois dernier morceaux sont d’un bloc, “Anarchö Shivaïst Regency” et “The Battle Öf…” portent les trace de la collaboration passée du trio avec Karma to Burn avec un esprit proche de l’album Arch Stanton. Et comme il n’y a pas de hasard c’est avec une reprise partielle et lourdement réarrangée de Ennio Morricone que se clôture l’album avec “(The) Darkest Höur (Öf my Life)”.
A l’issue de l’écoute je ne comprends toujours pas pourquoi cet album a été passé sous silence ces derniers mois, peut-être parce que ses qualités sont ses défauts au fond, un album spontané qui ne s’enferme pas dans un style et qui envoie lourdement son savoir-faire sans chercher autre chose. De mon point de vue une plaque qui, je l’espère, fera revenir sur terre les voyageurs interstellaires de ÖfÖ-AM bien plus souvent que ces dernières années et pourquoi pas permettre d’aller voir de plus près de quoi il retourne sur scène avec cet album Tales From Outerspace, An Octaman’s Odyssey qui contient bien des promesses pour une interprétation live.
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