Il faut bien l’avouer. En terme de stoner fiévreux et doomeux, l’Angleterre reste une valeur sûre, une terre qualitative où poussent nombre de combos dégueulasses et inventifs. Conan, bien sûr, Boss Keloïd, les lumineux Elephant Tree et Ohhms, qui, avec ce « The Fool » plonge avec classe dans un doom somme toute classique mais maîtrisé de bout en bout.
Concis en titres mais étiré en temps, l’objet fait dans le classicisme pur jus. Pourtant le doom d’Ohhms est loin de se complaire en une longue litanie monolithique. Chaque titre recèle sa part d’écriture et ressent en ses gênes cette mère-mélodie qu’est la perfide Albion. Le groupe peut hurler, marteler un riff comme un forgeron monomaniaque, il n’en reste pas moins marqué d’une réelle empreinte harmonique.
Les atmosphères développées, aériennes, survolent les chapes de plombs coulées par les guitares, le tout se mélangeant en un post-métal doomesque très plaisant.
On se retrouve tout de même face à ce qui pourrait être la limite de leur accointance avec la mélodie. Ohhms s’essaie avec « The Lovers » à un schéma plus chanson et ne transforme pas forcément l’essai. Malgré l’unité de la galette le titre tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. L’apport d’une voix féminine sur cet unique track de l’album dénote complètement. Non pas que le titre soit faux ou mauvais intrinsèquement mais il dénote. Trop. Quitte à sonner pop, ce qui pourrait s’avérer une voie un peu casse-gueule si le groupe décidait de l’emprunter plus souvent à l’avenir.
On est quand même sur un album extrêmement plaisant à écouter. Des titres comme « The Hanged Man » ou « The Hierophant » sont de véritables histoires à l’atmosphère immersive, aux gros riffs tout plaisants et la rythmique épaisse. Des plats de résistance aux goûts de « reviens-y » qui placent « The Fool » dans la catégorie des albums cool de 2017.
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