Diantre! Déjà 2008 et je ne vous ai toujours pas parlé du dernier de mes 4 albums de l’année qui vient à peine de s’écouler (un roudoudou à celui qui trouve les 3 autres, entre 20 chroniques et le sujet sur le forum, ça ne devrait pas être trop difficile). Pire, on aurait pu parier, mes collègues en premier, que je me ruerais pour en faire la chronique. Et bien non, et pourtant, ce disque est énorme, mais comme eux, je me suis encore plus assagi. Prenons notre temps, savourons.
Cisneros et Hakius me laissent devant le même problème que lors de ma chronique de Conference of the Birds : l’absence d’évolution. On l’a bien compris, ils ne changeront jamais leur formule. Il faut dire qu’elle latte. La boucle musicale est leur exercice favori et ils viennent de frapper un grand coup. Aucun morceau ne commence, aucun n’a de fin. Fade in, fade out, repeat all, à nous de décider quand commencer et terminer le trip. Le duo part sur les chemins du pélerinage, vont à Jerusalem et nous propose de partager son chemin.
Comme si leur musique n’était pas déjà si répétitive, ils s’amusent à enfoncer le clou en réinterprétant encore une fois ‘Set the controls for the heart of the sun’. L’ambiance y est encore plus reposante, sert à la fois d’intro, de corps et d’outro à ce disque à la puissance de feu décuplée. Mais pour noter ce détail, il faudra attendre l’arrivée de ‘Unitive knowledge of the godhead’. Albini – dont le nom derrière le mot ‘producteur’ semble devenu autant synonyme de vente assurée que de qualité – a au moins soigné le boulot pour ces deux génies de la musique lourde. Le son catapulte l’auditeur face contre terre. La ride de Chris Hakius va vous hanter sans cesse, vous condamnant, telle une drogue sournoise, à des écoutes répétées. Om, besoin de guitare ? Foutaises, il faudrait d’abord que Cisneros lui ait laissé de la place dans le spectre sonore. Ce disque est un mastodonte et Billy Anderson doit quelque peu jalouser le savoir-faire du chicagoan qui a permis au groupe de conserver sa densité tout en gagnant en clarté.
Après, on en revient à la même conclusion : les fans adoreront refaire encore une rotation de tourniquet, surtout que celui-ci ne semble pas vouloir s’arrêter, les autres auront peur, ou vite la nausée.
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