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Orange Goblin – Science (Not) Fiction

Après un précédent album The Wolf Bites Back d’il y a six ans, qui nous avait laissé un peu sur notre faim, nous étions sans rancœur (après presque trente ans de bons et loyaux services on a bien le droit à ses moments de faiblesse) dans l’attente d’un nouvel opus de Orange Goblin. Une attente sans autre désir qu’un son frotté au papier de verre, des riffs venus de la tombe de Lemmy et une bonne dose de puissance viscérale, la base quoi ! Alors que sort enfin Science (Not) Fiction, le Goblin emballe la marchandise dans un artwork faisant appel à un univers futuriste sur lequel pourrait planer un doute d’intelligence artificielle. Allons donc déballer le bout de viande pour voir s’il n’est pas aussi synthétique que la couverture veut bien l’annoncer.

Tout soupçon se retrouve vite écarté car aussi vrai que l’artwork est d’un artiste humain, Science (Not) Fiction débute fort sur trois Hits comme on disait du temps de Marc Toesca. “The Fire at The Centre of The Earth is Mine” ne met pas plus d’une écoute pour devenir une évidence dont on reprend le chant en chœur avec Ben Ward. C’est ensuite au tour de “(Not) Rocket Science” d’appliquer une futée ligne continue de piano façon ragtime, qui, bien que discrète, rend le morceau poignant, et d’autant plus lorsque Chris Turner s’en prend à sa cowbell. Enfin, “Ascend the Negative” vient compléter le trio de tête avec des riffs glorieux comme du Motörhead mais avec cette patte propre au Goblin.

Même si les autres pistes semblent plus “faibles”, on ne passera pas à côté de la puissance de la basse sur “False Hope Diet” et les riffs toujours bien sentis de Joe Hoare, surtout lorsqu’ils sont faits de solides mélodies arpégées sur le même titre. Ils se font heavy au possible sur “The Justice Knife”. On ne boudera pas non plus les courts soli à l’image de celui de “The Eye of The Minotaur” qui est d’une efficacité redoutable.

Science (Not) Fiction a beaucoup à dire et bénéficie d’une narration très aboutie, que ce soit dans le texte ou dans la musique, et de ce coté là, il est évident que le clavier apporte beaucoup à cet album. “Cemetery Rat” exhibe à ce sujet une mise en scène entre piano et cloches avant l’entrée en scène théâtrale du triptyque basse-guitare-batterie. Ce même clavier ajoute ce qu’il faut de profondeur sur “False Hope Diet” en doublant les gémissements de la guitare.

Cet album ne déroge pas aux habitudes d’Orange Goblin, cela va de soi. On retrouve la référence jamais voilée à Motörhead, notamment sur “(Not) Rocket Science”, la voix toujours abrasive du frontman, la lourdeur continue des riffs et les envolées épiques où fusionnent tous les instrumentistes, ces cavalcades à en perdre haleine où l’on se plaît tant à les suivre. Après deux ou trois écoutes, il est alors évident qu’il n’y a rien à jeter dans cette galette et cela inclut la basse de Harry Armstrong qui complète le groupe pour la première fois sur album (aucun doute n’était cependant permis pour ceux qui l’auraient vu sur scène).

Avec Science (Not) Fiction, on retrouve le Orange Fuckin’ Goblin que l’on aime tant. Ce maître ès Stoner qui se la joue rock’n’roll et qui remplit les esgourdes de ses auditeurs d’or en fusion. La galette est taillée dans ce que les Anglais font de mieux et annonce une déferlante de sueur et de cris en live. Il nous tarde d’aller éprouver et fêter ce dixième album dans un collectif remuant et d’en savourer toute la puissance.

Note de Desert-Rock
   (8,5/10)

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