Est-il vraiment nécessaire de présenter Orange Goblin ? Du haut de ses 23 ans d’existence, le groupe, poids-lourd et vétéran de la scène Stoner européenne, nous propose cette année son neuvième album qui s’intitule The Wolf Bites Back. À l’approche de la fin d’une première moitié d’année 2018 riche en sorties de grande qualité nous allons voir si Ben Ward et sa bande ont su rester fidèles à leurs habitudes et nous offrir une fois de plus une plaque de haut niveau.
Comme bien souvent chez Orange Goblin, pas de tergiversations en début d’album. Les londoniens entrent directement dans le vif du sujet avec le coup de poing “Sons of Salem” et enchaînent avec le morceau-titre “The Wolf Bites Back” que Joe Hoare introduit par un riff de guitare acoustique avant d’être rejoint par ses comparses pour une deuxième mandale en autant de pistes.
Les anglais sont d’attaque et le prouvent avec le très rock’n’roll “Renegade” poursuivant sur la même lignée avant de ralentir nettement le propos sur le doomy “Swords of Fire”, morceau particulièrement gras qui rayonne par sa qualité et grâce à la pertinence de son positionnement dans l’ordre de la tracklist.
L’album se poursuit avec “Ghosts of The Primitives” qui débute par une intro qui ne manque pas de nous rappeler l’ambiance des premiers albums du groupe (impression renforcée par le solo de guitare à la pédale wah-wah) et se termine sur un final où le chant de Ben Ward dirige le propos.
Mises entre parenthèses depuis plusieurs années (et albums), les influences psychédéliques des londoniens refont surface sur plusieurs titres de The Wolf Bites Back. Cet élément saute aux yeux sur l’excellent interlude instrumental “In Bocca Al Luppo” mais plane sur l’ensemble de l’album (intro de “Ghost of The Primitives”, break de “Burn the Ships”).
Pour autant, les anglais ne nous laissent pas de répit et poursuivent leur distribution de roustes avec “Suicide Division”. Morceau qui rentre dans le lard façon Punk-Hardcore. Ils enchainent avec le très bon “The Stranger” tout en crescendo avec son riff dans un premier temps bluesy et qui se termine sur un riff massif accompagné d’un orgue et guidé, comme sur l’ensemble des morceaux de l’album, par la performance de son leader avant de poursuivre avec le rageur “Burn The Ships”.
La plaque se clôt sur l’épique “Zeitgeist” et son refrain ravageur chanté par un Ben Ward qui illumine réellement l’album de sa classe et sur lequel on notera l’apparition de Phil Campbell, guitariste de Motörhead, le temps d’un solo en forme de clin d’œil. Le groupe a, en effet, toujours clamé haut et fort l’influence de la bande de Lemmy sur ses compositions.
Porté par la performance exceptionnelle de son leader, Orange Goblin nous propose avec The Wolf Bites Back un album d’une grande efficacité, à mi-chemin entre retour aux sources et emploi d’éléments que l’on peut retrouver sur leurs productions plus récentes. Les anglais maîtrisent parfaitement leur propos et signent une galette pertinente, assurément une de leurs toutes meilleures.
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