Ça fait longtemps qu’on n’avait pas chroniqué un bon disque de doom sur Desert-Rock.com. Corrigeons le tir avec ce lugubre premier album du groupe espagnol Orthodox. Packaging “moniacal” sommaire, quelque phrases en espagnol (me no speak mucho Spanish, sorry), livret marronâtre : on ne fait pas dans la gaudriole, déjà, au moment de se saisir du disque.
Une fois enfourné, le doute n’est plus permis : le premier titre, par exemple, fait tourner un riff unique, pesant, lent pendant au moins 7 minutes avant de voir l’incursion d’une seconde guitare pour gonfler un peu la texture d’un morceau mort-vivant, et voir la “chanson” digresser grassement pendant une demi-heure. Le reste est à l’avenant. Orthodox ne propose pas de chansons au sens premier du terme : les 4 plages qui composent ce CD (une heure au compteur, quand même !) sont en fait 4 riffs. C’est pas plus compliqué, et la démarche est rigoureusement respectée : on plaque le riff (si possible joué à 2 à l’heure et dans des tonalités basses pachydermiques), on le fait tourner un bon moment, seul ou accompagné de quelques spasmes de cymbales, de grosse caisse/caisse claire, ou de basse, et parfois, au bout de 10 minutes, on entend les mugissements lointains, étouffés d’un chanteur manifestement au bord du suicide.
Tout ça 4 fois successives.
Ca a l’air moyen, dit comme ça, mais au final, ça le fait. Ca le fait bien, dans le genre trip acide bien barré, faire tourner ce skeud en musique de fond est idéal. Il y a des groupes qui font des chansons pour qu’on les chante sous la douche ou dans sa voiture, d’autres qui s’attachent surtout à créer une ambiance, à maintenir un niveau de tension et d’intérêt “à part”. Orthodox est de ceux-là, et ils livrent ici une galette franchement bien foutue, que je conseille à tous les afficionados du doom notamment, et aux petits curieux !
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)