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Red Giant – Dysfunctional Majesty

La deuxième galette de Red Giant chez Small Stone se déguste comme l’uppercut final de Mike Tyson après le méchant coup droit qui vous fait baisser votre garde : la puissance de feu est la même, le mode opératoire aussi, ça fait le même effet, mais il y a la surprise en moins !

Le quatuor ricain nous propose pas moins de 14 nouveaux hymnes copieusement houblonnés, des morceaux alliant puissance brute, texture rocailleuse, et écriture punchy. Le chant râpeux d’Alex Perekrest (aidé dans sa tâche par le délicat Damien Perry, l’autre gratteux) apporte clairement l’identité du groupe : ça beugle plus que ça ne chante, mais ces aboiements ajoutent à la puissance des titres, rien à redire. Le travail sur les guitares est excellent, avec des structures pataudes et riffues, un son over-fuzzé tout à fait jouissif (« Season of the bitch »), sur lesquelles Perry pose quelques soli parfaitement opportuns (toujours à la limite entre efficacité et démonstration stérile, voir le break de « It doesn’t seem right » où la guitare lead tourne autour de la guitare rythmique sans jamais trop s’en départir).

Ma pathétique tentative visant à décrire ma subjective expérience auditive pourrait laisse croire que je me suis fait transpercer les tympans avec une batte de baseball pendant 1h10 sans mouffeter. Belle erreur ! En réalité, les quelques années qui séparent ce « Dysfunctional majesty » de « Devil child blues » ont clairement été mises à profit pour mûrir des compos audacieuses et diversifiées : écouter à ce titre « Silver Shirley », épique morceau de plus de 7 minutes, commençant comme un grassouillet et patibulaire brûlot doom, qui évolue après quelques breaks costauds vers un final complètement barré (avec des passages au saxo !). Pour autant, le groupe ne part pas dans tous les sens, le fil conducteur de l’album n’est jamais perdu (et notamment grâce à une production mastoc), à l’image de cette reprise (non créditée) du « Let there be rock » de AC/DC qui clôt l’album, qui ne détonne pas au milieu de leurs compos.

En conclusion, soyons honnêtes, le tabassage auriculaire a bien lieu, il est mené dans les règles, sans coup bas, avec un talent qui force le respect. Mais il y a une dimension plus fouillée, plus travaillée derrière ce groupe et cet album, qui font qu’inexorablement on se repasse le disque encore et encore. Du bien bel ouvrage en effet.

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