J’ai reçu ce matin une missive de la part de Red Sun Atacama, trio parisien qui fait le stoner avec beaucoup de passion et de tripes depuis 2015 et vient de signer chez Mrs Red Sound. Je vous partage ce qu’ils m’écrivent : “Cabron, sabemos donde vives !!”. Ah les chaleureux remerciements des groupes qui nous écrivent sans cesse. Dommage que je ne parle pas espagnol, mais avec l’habitude on sait à quoi s’en tenir! Et dire que je les avais traités de menteurs lors de ma précédente chronique.
La plaque, Darwin, est un rien plus longue que la précédente mais ce n’est pas pour autant qu’elle passe moins vite. Le rythme est sans doute la qualité majeure de RSA (l’acronyme du groupe, je ne donne aucune aide financière). De bout en bout Darwin nous fait frôler l’arrêt cardiaque en explosant le métronome. Avec cette même particularité, “Furies” s’inscrit dans la droite lignée des compos de Licancabur et lorsque le tempo se calme comme avec l’intro et le pont d’ “Antares” ou le pont de “Ribbons”, c’est toujours pour mieux reprendre son souffle et remettre le pied dedans ensuite, kicks de batterie à toute blinde.
Darwin est un album majoritairement instrumental, Clém réservant sa voix acide pour les meilleurs moments comme pour “Echoes” où non content de placer ses lyrics au bon endroit il livre un parfait solo de basse accompagné de percus, juste après le solo de gratte. Cette structure démontre la cohésion entre les musiciens. Celle-ci est présente sur tous les titres. Les trois gars s’emboitent le pas à merveille et se regroupent pile quand il faut c’est un bonheur de les entendre monter en ligne pour semer la bagarre tout au long de cette galette.
Le groupe ne reste pas sur ses acquis et insère ici et là, quelques moment plus calmes. Se faisant notre trio tente une incursion vers le psychédélisme et enrichissent ainsi leur fonds de commerce. Derrière ce travail de composition on se renferme assez peu sur soi pour laisser monter l’émotion. Tout ici part du ventre (si l’on excepte le morceau d’intro à la guitare flamenco). De la rage et de la force, quelques respirations certes mais pas d’envolée extatique ou introspective. Cela n’empêche pas pour autant Red Sun Atacama de placer ici et là quelques hameçons biens malins qui viennent choper l’auditeur par la manche (notamment la moitié de “Ribbons” qui en regorge et la conclusion pachydermique de “Revvelator” ).
Red Sun Atacama ne ment pas, c’est un pur groupe de stoner qui joue vrai et ils réchauffent les os au soleil brûlant de leur musique. Ils livrent à nouveau avec Darwin un album puissant et efficace qu’il faudra aller recevoir en live avec un protège dents. Un album qui a tenu ses promesses et ravira tous les amateurs du genre. (Sigan predicando la verdad del stoner, chicos)
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)