Il n’aura pas fallu longtemps avant de croquer à nouveau dans le cépage Rezn. Un an après Solace voici que la cuvée 2024, domaine Burden, se retrouve en rayon bien calé dans ses coteaux fondamentaux. Rien de plus normal me direz-vous, les deux opus ayant été enregistrés lors de la même période.
On notera cependant un changement de détaillant, le quartet de Chicago passant chez Sargent House, maison et tonneau-mère de Russian Circles, Emma Ruth Rundle et Brutus entre autres merveilles sonores.
Le rapport à Russian Circles est d’autant plus prononcé qu’on retrouve une intervention de Mike Sullivan, guitariste du trio instrumental sur le titre « Chasm ». Une apparition somme toute logique tant la recherche du chaos chez Rezn fait écho à celle forgée dans les cercles russes.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que ce nouvel effort s’inscrit dans la droite lignée du précédent. Toujours audacieux dans son équilibre psych/doom (on pense évidemment à Mars Red Sky pour cette recette chant clair – grosse fuzz), Rezn manie l’art de vous écraser la nuque après l’avoir massée langoureusement. Difficile de ne pas ressentir de cervicalgie après l’écoute de « Bleak Patterns » pour exemple. Le sillon creusé sur l’album précédent se trouve plus profondément marqué sur Burden sans véritable pas de côté ou tentative stylistique notable.
La durée même de cet album, une grosse demi-heure, nous renvoie au format dual que représentent les deux derniers efforts de Rezn et on ne s’en plaindra pas, tant le caractère oppressant du riffing nécessite une attention de tous les instants. Mangez-vous donc ce « Chasm » chaos et osez dire que vous n’êtes pas essoufflé après ce déluge sonore.
Et donc, quoi ? Reprendrons-nous une grappe de Rezn ? Oui, assurément. Burden est comme cette bouteille de vin qu’on achète à nouveau parce qu’on aime sa robe, son premier nez et la manière dont elle habille la bouche. Sans être déçu, ni surpris, on y revient avec plaisir sachant qu’elle accompagnera avec détails nos instants culinaires. Reste à savoir si Rezn sortira des clous pour le prochain ou s’il continuera sur son assemblage psych/doom/shoegaze.
Un bon cru.
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