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Ridge – No Trouble in this Town + Hymns From The Renascent Ghost

 

On aura rarement vu tel comeback… Les plus vieux se rappelleront peut-être de Ridge, groupe suédois qui avait sorti un album en 2001. Emmené par une vague (déferlante) de groupes scandinaves de stoner, le groupe proposait une musique probablement pas assez originale ou marquante pour faire émerger la formation, confrontée à une grosse et saine concurrence. Bref, le quatuor n’aura pas beaucoup vu le vingtième siècle, et l’on avait oublié jusqu’à l’existence de ce sympathique combo.

Avance rapide : 2025. Le label vétéran Daredevil Records, avec les moyens du bord, s’appuie sur une ressortie de leur ancien disque chez Ozium et annonce… DEUX nouveaux disques pour le groupe ! Non, pas un double album, mais bien deux albums distincts. C’est l’effet bouteille de ketchup : on secoue, rien ne sort, rien ne sort, rien ne sort, rien ne sort… et tout sort d’un coup ! 25 ans plus tard, Ridge sort donc deux LP d’un coup, avec que des compos inédites.

La sidération laisse vite place à la circonspection : si on avait une liste des groupes dont on espère secrètement la reformation (vous avez bien ce genre de liste, vous, non ?), Ridge ne figurerait pas forcément dans le top 10, nonobstant toutes les qualités de son premier effort, le sympathique A countrydelic and fuzzed experience in a colombian supremo.

Rapidement on prend la mesure que cette parenthèse de 25 ans n’a justement été que celà, une parenthèse, et que la formation a repris à peu près là où elle s’était arrêtée : ce duo d’albums reprend la recette des débuts du groupe… mais avec un quart de siècle de maturité derrière ! On retrouve donc deux disques remplis jusqu’à la gueule d’un stoner rock protéiforme, groovy en diable, qui ne rate pas une occasion de régaler.

En termes d’identité, difficile de distinguer les deux disques, on recommande donc de les écouter dans une même démarche. Dans une période où on nous bassine avec le supposé cerveau atrophié du commun des mortels, incapables soi-disant de se concentrer plus de 20 minutes sur un disque, passer 1h20 à écouter ces deux galettes d’affilée devrait procurer aux audacieux une rasade de plaisir inédit. En effet, on ne s’ennuie vraiment pas au fil des 22 compos (!), il y en a pour tous les goûts, toutes les teintes de stoner sont abordées, avec pour leitmotiv : groove et efficacité (5min30 maxi, on n’est pas là pour se regarder jouer). Pas de filler, que des pièces de choix : “C’est la vie (Going Down)” (avec son break endiablé), “The Boxer and The Blow” (et ses plans très Fu Manchu), “Mephisto’s Dance”, “The Fuck Off” (son refrain étrange mais tellement catchy !), “I. Take. Fight” (mid-tempo à la fuzz démoniaque et au groove indécent sur son break final), “My Wolf and I” ou “The Kraken’s Blues” (chaloupés comme du bon QOTSA)… N’en jetez plus !

Vous l’aurez compris, c’est un retour gagnant pour Ridge. Plus que ressasser le passé, la formation s’affirme dans le présent, et fait la démonstration par deux qu’il a toute pertinence dans notre époque. Sans prétention, avec talent, énergie et inspiration, ils proposent deux galettes de vrai plaisir fuzzé. A quand la suite ?

 


 

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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