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Riotgod – Riotgod

On entendait de plus en plus parler de Riotgod ces dernières années, tapis dans l’ombre de Monster Magnet essentiellement. Pas besoin en tout cas de chercher trop loin la filiation avec l’un des groupes leaders de la scène stoner : Riotgod est le bébé de la paire rythmique du Magnet (Bob Pantella + Jim Baglino). A noter qu’ils se sont au fil du temps adjoint les services de Garrett Sweeny, qui a pris il y a quelques semaines le remplacement de Ed Mundell au sein de MM ! Qui a dit « incestueux » ?… Après plus de 4 ans d’existence, les choses se sont clairement concrétisées cette année pour le groupe par leur signature chez Metalville, et la sortie (discrète) de leur premier album.

Riotgod ne marche pas pour autant sur les plates bandes musicales du quintette du père Wyndorf : n’oublions pas que le groupe est pulsé par des musiciens rythmiques avant tout, alors que MM est essentiellement un groupe drivé par des gratteux, une machine à riffs. Ici, l’effort est donc clairement porté sur le groove, des rythmiques rondes, chaudes, suaves parfois. Le profil soliste de Sweeny apporte (en sus d’une bonne dose de riffs, faut pas déconner quand même) une part bienvenue de soli discrets mais aériens, si bien que les amateurs de space rock ne seront pas rebutés par l’approche musicale déployée, bien au contraire. Le chanteur Sunshine vient apporter la touche finale à ce line-up resserré, un vocaliste efficace doté d’un organe puissant et diversifié.

Groupe-plaisir avant tout, Riotgod est prétexte à quelques prises de risques musicales audacieuses, mais généralement réussies. On ne verse jamais ni dans le rap ni dans l’électro, rassurez-vous, mais le groupe se permet d’injecter dans ses compos des relents orientaux (« The time is now », « Minds eye »), de proposer des titres mid-tempo (« Collapsing stars », « Rift »), un instrumental (« Omega »), etc… Même si ces compos restent minoritaires au milieu de titres de hard rock / stoner qui sonnent quand même souvent très « Magnet-iens » (l’intro du furieux « Piñata », « Horizon »), ces plages de respiration sont bienvenues pour apporter une variété (et donc un plaisir d’écoute) qu’on rencontre rarement sur ce type de production. Plus largement, la maturité des musiciens frappe à différentes occasions sur l’ensemble des compos, par des arrangements chiadés ou des gimmicks d’écriture particulièrement réussis (voir le refrain catchy sur la rythmique très « sautillante » et hautement addictive de « High time »).

D’une facture très « old school » (une prod’ correcte, un son très 70’s/80’s) et rempli jusqu’au goulot de titres bien torchés (16 chansons, dont 2 bonus, sans aucun « remplissage »), ce premier album de Riotgod s’avère une acquisition particulièrement plaisante. Les amateurs de space rock y trouveront leur compte, évidemment, et plus encore s’ils apprécient les démarches anti-conformistes, quasi libertaires, qui amènent Riotgod à s’affranchir des barrières et à sortir des sentiers battus.

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