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Ritual King – Ritual King

Ritual King et nous, ça a failli être l’histoire d’une rencontre manquée. En effet, dans la liste de ses influences sur sa page Facebook, le groupe cite en 1er de sa liste Blues Pills. La faute technique. On vous avoue, on a failli en rester là.

Heureusement abnégation et professionnalisme se sont donnés la main pour nous botter les fesses (!) et c’est en regardant les autres groupes de cette liste qu’on s’est aperçus que manifestement, c’était n’importe quoi : Orange Goblin, Danava, Elder, Clutch, Asteroid… C’est à mi-chemin entre un jeu de Kamoulox et le best of du mode random sur le profil streaming d’un desert-rocker lambda ; en tous les cas pas vraiment un jeu d’influences homogène. Il ne suffit d’ailleurs pas de longtemps pour s’en rendre compte et donner envie de se pencher plus sérieusement sur la musique de ce jeune trio mancunien. On ne sait d’ailleurs pas grand chose de ces anglais, si ce n’est qu’ils sortent ici leur premier album après trois ans d’existence, sur le label US Ripple Records, label opportuniste (dans le bon sens du terme), souvent qualitatif, proposant depuis des années un spectre large de musiques saturées, que l’on suit toujours de près.

Ritual King, donc, propose une galette solide et resserrée sur 7 titres pour moins de 45 minutes (honnêtement, le format idéal pour ce type de musique aurait justifié une chanson supplémentaire…). Musicalement, tout ça est très solide, efficace, riche et assez varié, tout en restant sur une base blues-rock vaguement retro-psyche plutôt constante et efficace. Sur ce socle invariant se greffent donc au fil des chansons des composantes plutôt enthousiasmantes et des sonorités variées (voir les plans hispanisants de “No Compromise” entre autres arrangements malins). Instrumentalement, le trio s’y entend, le jeune Jordan Leppitt alignant quelques très beaux (et jamais très longs) soli de guitares, quand le groupe ne part pas directement en mode jam band pour quelques mesures (encore une fois jamais entropiques), ou même en mode instrumental sur des titres entiers (le très enthousiasmant “602”). Et puis les petits jeunes écrivent bien aussi, proposant quelques riffs et mélodies bien entêtants (le gimmick de “Headspace”, le riff mid-tempo de “Dead Roads”, celui de “Valleys”, l’intro bien énervée de “Black Hills”…) et des structures de titres assez couillues (“Dead Roads” encore, qui enchaîne les différentes séquences musicales sur plus de 7 minutes). Coté influences, ça picore ici ou là. Effectivement l’axe Elder (voire King Buffalo) peut s’entendre sur quelques arrangements ou structures de morceaux ici ou là, mais on captera aussi des plans qui rappellent Brant Bjork (sur “Valleys” par exemple), Fu Manchu, Stoned Jesus…

Quoi qu’il en soit, on tient là un groupe au très bon potentiel, qui, s’il aligne facteur chance et opportunités de tournées, pourrait bien devenir grand dans les prochaines années. Dans ce contexte, faire l’acquisition de leur premier album relève du sage investissement ; sachant par ailleurs qu’il est plutôt bon, le choix devrait être vite fait.

Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

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