Oyez Oyez les amis. Pour faire patienter les pervers lubriques qui trépignent d’impatience à l’idée de se délecter du futur et lascif Sechs, nos amis teutons de Rotor sont de retour avec un nouvel opus sobrement intitulé Fünf.
Ceux déjà familiers des hymnes que sont “An3R4″ ou “Drehmoment” ne seront pas foncièrement dépaysés par cette nouvelle offrande germanique. Rotor n’a en effet pas cassé le moule et les morceaux de ce Fünf possèdent cet aspect rugueux et froid qui caractérise si bien la musique de groupe depuis plus de quinze ans maintenant. Un titre comme “Scheusal” n’aurait d’ailleurs pas dépareillé sur un Drei ou un Vier par exemple et définit parfaitement à lui seul le « son » Rotor. Mais il n’y a pas que des “Scheusal” sur ce cinquième album studio.
Car si le moule n’a pas été cassé, il a quand même été un brin refondu pour donner un peu plus de chaleur à la musique de Rotor, et potentiellement rallier de nouvelles esgourdes à la cause berlinoise. “Rabensol” illustre parfaitement ce renouveau allemand : un riff tout en rondeur, aguicheur et sexy à souhait qui nous fait du gringue en tournant pendant sechs minuten, égratignant au passage l’image frigide que pouvaient parfois revêtir les morceaux du combo aux oreilles de certains. Même chose avec “Volllast” (et son intro aérienne ; quoi de plus normal avec trois ‘l’) ou encore “Weltall Erde Rotor” qui dévoilent tous deux une facette méconnue et une musique libidineuse à laquelle il est impossible et inutile de résister.
Tout au long du skeud, les berlinois s’amusent à alterner le Rotor « old school », parfois plus froid qu’un glaçon et plus sec qu’un saucisson, et le new-Rotor, chaud et humide tel le plus tropical des ouragans. Normal donc d’être surexcité à l’issu des huit titres de ce disque qui marque un virage pour le combo. Ce dernier lorgne désormais vers un stoner plus psyché qu’auparavant.
Tel un cupidon instrumental, Rotor a ajouté une nouvelle corde à son arc et est devenu très Sechs avant l’heure. Les allemands frappent donc un grand coup avec ce Fünf de haute volée qui rendra tout durs vos tétons. Sacrés teutons !
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