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Salem’s bend – Supercluster

Nom: Salem’s bend. Origine: Los Angeles, Californie. Fonction: passeurs de sonorités vintage… Tel pourrait être le CV de Bobby Parker (guitare et chant), Kevin Schofield (basse et chant) et Zack Huling (batterie). Après un premier album éponyme paru il y a 3 ans, Salem’s bend propose «Supercluster», un véritable manifeste de classic rock, une ode au rock décomplexé et un hommage à peine dissimulé à tous ces groupes des années 70 qui jouaient dans leur cave, se produisaient dans des bars miteux à la recherche d’une hypothétique reconnaissance et à tous ces tâcherons du rock qui composaient et gravaient sur des galettes produites à une poignée d’exemplaires la musique qui venaient de leurs tripes et non pas faite pour remplir les caisses d’un producteur ou d’une maison de disques.

L’album commence par un «Spaceduster» à l’intro calme qui emmène petit à petit sur un riff musclé et huilé (qui rappelle immédiatement celui de «Breadfan» de Budgie, un groupe seventies que la maison vous conseille chaudement de découvrir si ce n’est déjà fait). Ce titre d’ouverture est l’une des nombreuses pépites de «Supercluster», avec des vibrations seventies absolument irrésistibles, un pont bien psyché et gorgé de réverb et un solo de guitare sublime. Le trio californien revendique des inspirations naviguant entre Black Sabbath (encore et toujours eux…), Judas Priest et Led Zeppelin et force est de constater qu’on reconnaît aisément la patte des trois mastodontes britanniques. Noirceur, puissance et feeling blues, tout y est.

On se surprend à fermer les yeux pour mieux ressentir toutes les nuances et on se retrouve vite à taper du pied sans s’en rendre compte et, surtout, sans pouvoir le contrôler! Mention spéciale au formidable «Heavenly manna» et ses multiples chemins tortueux, ses incessants changements de rythme et cette sublime guitare hispanisante qui apporte toute sa fraîcheur et son originalité au morceau. L’un des meilleurs titres du genre paru cette année, sans aucun doute. Comme à la grande époque, Salem’s bend propose le petit interlude instrumental qui va bien avec l’aérien «Winds of Ganymede». Il ne manque plus qu’un solo de batterie et on est complet… Ah, on me signale dans l’oreillette qu’il intervient à la fin de «Thinking evil», titre dont l’intro vous foutra les poils, même en ce chaud mois de juillet…

Production, sonorités, compositions et même artwork, tout rappelle ces fameuses et mythiques années 70, décennie de tous les possibles. Et Salem’s bend nous y ramène sans prendre le temps de monter dans la DeLorean, juste en s’abreuvant du meilleur pour en tirer la substantifique moelle du bonheur et du plaisir rock tel qu’il devrait toujours être. Alors, montez dans le vaisseau spatial Salem’s bend, plaisir garanti!

Note de Desert-Rock
   (8/10)

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