La diversité culturelle aura toujours du bon, surtout lorsqu’elle réussit à se mélanger d’une manière très subtile. C’est un peu l’effet que nous procure la découverte et l’écoute d’un groupe comme Samavayo. Avec leur nouvel album Dakota, disponible depuis juin 2016, le power-trio a décidé de frapper fort en ne s’imposant aucune limite.
Formé depuis une bonne dizaine d’années, le line-up actuel a surtout pris ses marques vers 2013. Car, petite subtilité, le groupe porté par deux frères Berlinois va s’amorcer grâce au chanteur/guitariste Behrang Alavi, Iranien de naissance alors réfugié en Allemagne. Une belle histoire qui ne peut que se répercuter dans le son de la bande. Alors, oui, sept titres peuvent paraitre un peu court, mais ce n’est finalement qu’un détail. En effet, cet album rassemble une masse d’influences stylistiques qui va en ravir plus d’un. Car ici, on peut retrouver des inspirations Rock allant des années 1960 à aujourd’hui. Le panel de genres est maîtrisé tout en étant très bien compilé. Cela permet donc de détacher le groupe d’une façon originale. Du coup, on se retrouve à dire que tel ou tel passage peut nous rappeler de nombreux groupes, mais, il y a quand même quelque chose de frais qui ne s’explique que par l’énergie déployée par le groupe. Puis la cohésion de groupe est très bonne : personne n’est mis en avant ou en arrière. On ressent bien la volonté de conserver l’efficacité live d’un power-trio. Du coup, ça chante bien, ça joue bien, ça tape du pied et c’est tout ce qu’on attend. Enfin, la production sonore est bonne même si elle ne révolutionne rien, mais tout ce qui compte, c’est ce charmant équilibre entre les instruments et la voix.
Alors parlons un peu de cet album, qui emprunte de nombreuses voies, en commençant par « Arezooye Bahar ». C’est une bonne entrée en matière qui ne cherche pas forcément à surprendre, ni à emprunter des airs d’artifices. N’empêche que le résultat donne envie d’écouter la suite. On peut aussi citer « Cross The Line » et « Overrun » qui sont des morceaux classiques à la base avec de grosses influences comme Kyuss, Black Sabbath, Alice in Chains ou bien encore Soundgarden. On obtient un son lourd, lent avec des couplets classiques et des refrains et ambiances corrects qui font leur effet. Samavayo n’hésite pas non plus à creuser un peu dans le sludge avec le final « Kodokushi », puis surtout à exploiter l’univers Noise avec « Intergalactic Hunt ». Ce morceau instrumental est le véritable ovni de l’album en donnant un effet hyper plaisant et en dévoilant tout le potentiel du groupe. On en redemande sans modération. Enfin, terminons par les deux bijoux de cet album avec tout d’abord « Iktsuarpok ». Ce titre est une tuerie infligeant à nos oreilles une grosse lourdeur, un son massif, une voix puissante : un morceau efficace, mature et tout en nuance. Puis « Dakota » est l’exemple même de la parfaite réussite du mélange des différents univers Rock à travers les âges. C’est comme si QOTSA faisait sauvagement l’amour avec Led Zeppelin : on pense forcément à Them Croocked Vultures !!! Car entre la rythmique démoniaque et ce refrain qui reste en tête, vous ne pourrez que ressentir ce flux énergique de la bande.
On peut donc dire que Dakota est un album très complet, mature et révélateur d’un groupe qui ne se fige pas dans un carcan stylistique mais qui veut expérimenter à foison. Bravo !!!
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