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Sandrider – Enveletration

Quatre ! Cet énigmatiquement dénommé Enveletration est rien moins que le quatrième disque de ce groupe étasunien passé largement sous les radars, après pourtant plus d’une douzaine d’années d’existence. Enchaînant les labels obscurs, rien, hormis un coup de chance, n’aurait pu laisser préjuger que cette situation change un jour, tant la notoriété et la force de frappe promotionnelle de leur nouvelle maison d’accueil, Satanik Royalty Records, ne sont pas vraiment reconnues. Et pourtant, quel disque ! Qu’il aurait été dommage de passer à côté…

Sandrider c’est un peu l’enfant caché de ASG et de Torche, où se mèle un peu la puissance et l’énergie débridées du Mastodon début de carrière (quand il se détachait un peu de ses penchants thrash et ne versait pas encore dans les travers proggy…). De la mélodie, du refrain qui imprime, du riff qui attaque, et encore un peu de mélodie pour la route. La rythmique tabasse et groove, tandis que Jon Weisnewski tapisse la texture mélodique de beaux pans de guitare, riches, omniprésents.

On sourit un peu au début, gentiment, au fil des premières écoutes, en particulier de ces refrains, qui souvent semblent se cantonner à gueuler de manière répétitive le titre (mono-mot, toujours) de la chanson. Mais les tours de disque s’enchaînant, on entre la tête la première et on se laisse absorber insidieusement dans cette succession quasi enivrante de chansons : les hits s’enchaînent à haute vitesse et haute densité (10 compos en 36 minutes, c’est un déferlement de torgnoles, et que du maigre).

Se démarquent quelques titres néanmoins, tel ce furieux “Tourniquet”, le très accrocheur “Weasel” (le petit gimmick de guitare qui suit la rythmique sur le couplet, juste impeccable), le refrain aux limites de la dissonance de “Priest”, le heavy “Ixian”et son final protéiforme, et “Grouper” en cloture, empruntant au hardcore sur son premier segment pour se terminer sur quelque chose de plus riche, posé et lourd.

Avec 2 ou 3 titres moins marquants, ce disque n’est pas parfait. Il propose toutefois une musique non seulement de qualité, mais aussi inventive, solidement ancrée dans son territoire (Seattle, terre de grunge s’il en est), développant un talent mélodique tout à fait remarquable. Une fort belle galette, de celles qu’on aimerait trouver tous les mois dans nos haut-parleurs. Et même sa couverture, aussi énigmatique que son titre (mêlant réalisme dans sa technique, et imaginaire avec son code couleur décalé…), est réussie. Zéro réserve.


 

 

Note de Desert-Rock
   (8/10)

Note des visiteurs
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