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Saviours – Palace of Visions

S’ils étaient nés noirs, dans un project du côté de Compton, les quatre lascars de Saviours auraient clairement versé dans le gangsta rap. Austin Barber et sa bande sont blancs, connaissent les bas-fonds d’Oakland, Californie, comme leur poche et ont grandit au son des riffs acérées du Priest, de Maiden ou de Motörhead. A l’instar de Matt Pike et son High On Fire – autre référence évidente de Saviours – en bonne gloire locale établie à San José, le quatuor semble avoir passé sa jeunesse en regardant d’un air défiant le ronronnement psychédélique berçant San Francisco, de l’autre coté des deux énormes ponts (payants) séparant la cité où il fait bon vivre, de la moiteur musicale d’Oakland.

Cette situation aura permis au groupe d’engendrer trois disques aussi teigneux qu’indispensables : Into Abaddon (2008), Accelerated Living (2009) et Death’s Procession (2011) tous parus chez Kemado Records.

Après quelques changements de personnel (le poste de bassiste semble être ici le plus sensible), Saviours nous revient d’une absence anormalement longue avec Palace of Visions publié chez Listenable Records.

Dans la droite lignée de ce savoureux stoner metal américain, fait de riffs et de cavalcades empruntées à la NWOBHM et d’ambiances venues du hardcore (chant, breaks), quelque part entre High On Fire et le early The Sword, Saviours frappe fort, sous la ceinture et déroule 9 titres teigneux, fidèles à la marque de fabrique du gang. L’album fait la part belle au riffing pied au plancher et à l’avalanche de notes, proposant avec « The Mountain », « The Beast Remains » ou « The Devil’s Crown » ses meilleurs atouts, petites boules d’énergies, préparant en finalité  l’arrivée de deux titres plus travaillés, au tempi pesants et aux aspirations plus construites (il serait vulgaire ici d’utiliser le terme progressif) que sont « Palace of Visions » et « The Seeker ». Cette dernière, par ailleurs magnifiquement introduite par l’interlude « Cursed Night», conclut l’album en beauté, faisant étal de tout l’amour que Saviours porte pour les harmonies de guitares, rappelant les plus grandes paires de bretteurs que nous a offert le hard rock.

Dans la lignée des albums précédents, déversant tout azimut son fiel californien, entre réminiscences thrash hardcore et duels de guitares ancestraux, Saviours ajoute un quatrième succès à son petit palmarès personnel. A l’image de leur entière discographie, Palace of Visions ne s’impose pas comme l’un des albums les plus marquants de l’année, mais rappelle, à qui aurait eu tendance à l’oublier, qu’il n’ont pas leur pareil pour composer des titres taillés pour le live, entre heavy metal bas du front et cavalcades épiques.

 

Point Vinyle:

Listenable Records propose le dernier Saviours en black (400 exemplaires), en vert transparent (300) et en blanc (300 également). Leur magasin en ligne est bien sur l’endroit idéal pour tomber sur ces éditions.

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