Après la petite mornifle prise en live avec Seventh Void, j’ai voulu en entendre plus en chopant leur skeud au stand merchandising. En le réécoutant dans le confort douillet de mon antre, j’y ai avec plaisir retrouvé les bons échos ressentis sur scène.
Rappelons en guise d’introduction que Seventh Void est pour le moment surtout connu comme le groupe de Kenny Hickey et Johnny Kelly, les deux ex-Type O Negative. Pas étonnant que le duo accouche d’une galette de cet acabit, et évolue dans ce genre musical. En tous les cas, il n’y pas mensonge sur la marchandise, et à l’évidence, la démarche musicale transpire l’honnêteté. Seventh Void fait partie de cette génération de groupes se réclamant du doom, qui ont su y intégrer une dose de (attention, blasphème) « fun ». Le deal de départ n’est pas mensonger : c’est du vrai doom, les rythmes de base sont lents et pesants comme il faut, les grattes sont accordées trop bas et la basse de Hank Hell vrombit et ronfle comme il faut. Le groupe pousse toutefois parfois la pédale d’accélérateur jusqu’à atteindre des mid-tempo (folie !) bien emballés par la frappe de mule de Kelly, et propices à des soli souvent courts mais bien sentis. Bref, un vent d’air frais qui bouscule un peu les poncifs vieillots d’un doom autrement trop traditionnel.
Les morceaux sont redoutablement catchy, et quelques écoutes suffiront à montrer leur potentiel de crowd-pleasers. L’influence Type O Negative affleure souvent ici ou là (des pans entiers de « Killing you slow » auraient pu figurer sur une galette de Type O, c’est le cas aussi d’autres passages), mais au final, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, Seventh Void s’est créé un genre bien à lui : porté par un un Hickey gueulard à souhait (le bonhomme ne prétend pas détenir un organe remarquable mais s’en tire bien), un effort particulier porté à la prod (bonne mise en relief des titres sans pour autant, à aucun moment, influer sur le son particulier du groupe), et quelques riffs bien lourdingues, ce premier album pose les bases d’un groupe que l’on espère retrouver bien vite, sur scène et sur disque. Très bon album.
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