Ce disque est une bonne nouvelle pour tous ceux qui comme moi, pensaient que New York City était aux mains des hardcoreux de Brooklyn qui se le tatouent sur la panse parce qu’ils sont tous frappés de la maladie d’Alzheimer. Ben oui, comme ça, lorsqu’ils sont perdus on peu les prendre par la main et les ramener dans leur quartier. Une idée bien sympa qu’on aurait pas idée d’introduire chez nous (l’exception culturelle c’est vous, c’est nous). Vous imaginez Dan avec Nancy ou Belfort écrit en gothique au-dessus de son nombril ? Donc, après que Rudolf Giuliani, maire de New York, ait fait le ménage contre la criminalité dans sa ville à coup de mesures répressives et discriminatoires (donc condamnables), c’est au tour de Slow Horse de prendre le volant du bulldozer, de manière nettement plus pacifique néanmoins. Alors îlot de résistance ou pas, ce disque offre une alternative à la production new-yorkaise classique. Très lent, très lourd, très gras. On y retrouve du Melvins old-school époque « Lysol » (l’indien de « Lysol » a d’ailleurs fait le voyage jusqu’à la pochette de Slow Horse pour laquelle il a pris la pose sans son cheval qui est assurément lent) ainsi qu’une touche de Sleep époque Volume One. « C’est du compact » déclamerait feu Bernard Blier. Et il n’aurait pas tort le bougre car les riffs sont vraiment tassés serrés. En même temps, ils sont empreints de ce groove particulier qui vous fait onduler la colonne vertébrale des cervicales au bassin. L’aspect monolithique des morceaux de cet album contient néanmoins une surprise de taille puisque le groupe ose une cover de Chris Isaak : « Wicked Game », en lui infligeant un traitement de choc. Et là, chapeau bas ! Ceux qui connaissent la version originale mettront probablement du temps à s’en remettre. Même ralentie à l’extrême avec un son qui en impose, le morceau retire de ce reliftage une majesté qui le rend encore plus attachant. Un choix audacieux qui entérine la valeur de ce groupe prometteur. Respect.
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