Formé dans les années 1990, Snail nous offre leur quatrième album studio. Au premier abord, on aurait presque envie de se dire que le groupe est resté plus longtemps enfermé dans sa coquille que dans un studio. Cela s’explique simplement par le fait que faire de la musique dans ces années-là, et, en Californie, peut vite vous noyer dans la masse. Après avoir repris du poil de la bête, leur hermaphrodisme musical s’est très vite concrétisé en 2009, puis en 2013 avec deux albums plutôt bien réussis. Et aujourd’hui, le trio nous revient avec Feral.
Le premier aspect qui frappe de suite est cette production de très bonne qualité et d’énergie. On est plongé dans un univers bien psychédélique mariant ambiance vintage et moderne. Le duo guitare-basse respire la distorsion fuzz, la rythmique est d’une lourdeur absolue et la voix, élément primordial qui accentue l’originalité de l’album, complète le tout à travers un panel de mélodies succulentes. En effet, le chanteur-guitariste Mark Johnson apporte une réelle fraicheur avec sa voix hyper planante et hypnotique. Et le fait d’avoir intégré la voix dans le mixage de manière à ce qu’elle ne soit pas trop mise en avant (chose très fréquente dans le Stoner) fait qu’on est face à une véritable ambiance fantomatique et mélancolique.
Autre point important, Snail a quitté la chaude Californie pour migrer à Seattle, et, ça s’entend de suite. On est plongé dans du Stoner américain mélangeant de nombreuses influences musicales allant du Grunge, en passant par du Doom. Et du coup, on ressent des brides à la Alice in Chains, à la Nirvana, voire du Melvins. A travers cette énergie tortueuse que le groupe a su puiser dans cette ville pluvieuse, Feral offre huit titres de très bonne qualité. Ce sont surtout les cinq premières pistes, avec des morceaux comme « Building A Haunted House », « Born in Captivity » et les deux gros piliers que sont « A Mustard Seed » et « Thou Art That », qui apportent toute l’originalité et la fraicheur de ce quatrième album. On avouera sans honte que la fin de l’opus décline vers des compositions un peu plus classiques mais non sans intérêt.
Déjà disponible depuis septembre 2015, il serait donc dommage de passer à côté de ce petit plaisir musical qui saura vous replonger dans des souvenirs mais aussi dans des rêves mélancoliques dignes de la scène psychédélique de la fin des années 1960 ayant embrassée le grunge des années 1990.
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