X

Sons Of Otis – Seismic

S’il y a bien un truc qu’on ne demandera jamais à Sons of Otis, c’est bien d’amener un peu de variété à ses rythmiques. D’ailleurs qui serions-nous pour oser demander quoi que ce soit aux fils d’Otis ? Non, plombés comme un wagon de marchandise, les riffs tracent inexorablement leur chemin d’un pas de pachyderme sous barbituriques, enfonçant, à chaque boucle, un peu plus le clou. “Nothing gonna change” clame Ken Baluke dès le premier titre de sa voix habitée noyée dans l’écho, entre colère et résignation hébétée, une voix hantée comme la plainte d’une masse de damnés portée par le vent.

Cette atmosphère de plaine glacée fouettée par le vent ne vous lâche pas. Parfois illuminée de quelques errements à la limite du psychédélisme le plus millésimé (“Lessons”), d’ambiances dronesques mais avec un plafond nuageux aussi bas que leurs incursions restent très discrètes (l’intro de “Alone”) avant que l’horizon ne finisse par se dégager un peu et que l’on se surprenne à prendre un peu de hauteur pendant plus de 9 minutes sur l’instrumental hawkwinien “PK”, pure merveille de space rock sévèrement défoncé. Puis, dans la seconde partie de l’album quelques grooves flirtant plus avec le stoner 70s que le doom, histoire de remonter peu à peu à la surface après une telle plongée en apnée(“Never in my life”, “Cosmic jam”).

Ce nouvel album de Sons of Otis prouve, une nouvelle fois, qu’avec plus de 20 ans d’expérience, les canadiens s’y connaissent comme personne quand il s’agit d’insuffler une sérieuse dose de stoner à leur doom historique. La concurrence (on pense notamment à Ufomammut) a encore du chemin à faire avant d’égaler l’inventivité des ainés.

Note des visiteurs
(9/10 - 2 votes)

(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)