Non désireux de trahir leur étonnante régularité, les trois Polonais de Spaceslug ont profité de la période qui précède Noël pour inspirer les indécis de dernière minute. Ils nous proposent donc pour mettre sous le sapin rien moins que leur quatrième album, Reign of the Orion. Opus qui, à la différence des jolis Time Travel Dilemma et Lemanis, vient agrémenter cette collection grandissante d’artwork mornes et finalement assez fades qu’ils nous servent depuis 2017. Après quelques sorties chez Oak Island Record et une distribution parfois assurée par Kozmic Artifactz, c’est finalement au label polonais BSFD records que revient la seule charge de s’occuper du petit dernier. Ce qui a notamment pour conséquence un manque de communication duquel découlera une sortie assez discrète. Bien évidemment l’habit ne fait pas le moine, et on s’empresse de déballer le paquet pour voir ce que ces cinq pistes ont à nous offrir.
Côté son, on baigne dans un space rock très atmosphérique dont les sonorités de guitare font désormais l’empreinte du groupe. Cette espèce de note planante chargée d’une fuzz lourde, tel un appel à se rassembler, présent sur « Down to the sun » comme sur presque chaque ouverture d’album. Là encore Spaceslug ne déçoit pas ses fans et enfonce un clou déjà bien emmanché. L’album se voit par ailleurs affublé d’une meilleure qualité de prod que les précédents, souffrant parfois d’un son peu clair. En revanche, à la différence des précédents opus, ces cinq pistes se révèlent moins énervées qu’à l’habitude. Certains pourraient déplorer dans Reign of the Orion la petite explosivité bien sale qui venait si justement assaisonner les préparations passées.
Prenons l’exemple de « Trees Of Gold ». Un morceau d’à peine quatre minutes se démarquant du reste par sa nature douce et aérienne, presque angélique. Batterie au repos, guitare et clavier tout en mélodies éthérées, chant diaphane ; un ensemble évoquant étrangement du Tame Impala et qui trouve pourtant naturellement sa place dans le registre du groupe, tout en apportant paradoxalement une certaine fraîcheur.
Une preuve supplémentaire que le groupe de Kamil, Jan et Bartosz cherche à explorer de nouveaux territoires, tout en conservant l’essence faisant de lui un mésestimé et pourtant incontournable de la décennie.
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