Aux balbutiements du stoner, Meteorcity fut un des premiers labels spécialisés qui réussit à se forger une solide réputation en sortant simultanément deux objets cultes, les splits Unida/Dozer et Nebula/Lowrider, ce dernier étant illustrée par Arik Roper pour le plaisir de nos yeux ébahis. Huit ans plus tard, il remet çà avec le même concept, deux groupes pratiquants des styles différents et proposant chacun quatre morceaux. Niveau pochette, çà rigole moins avec des photos des camps de Birkenau et Breendonck. Une fois le cd enfourné, on commence même à un peu tirer la grimace.
Spiritu, groupe dans lequel chante Jadd, boss de Meteorcity, avait sorti un album sympa en 2002. Pas renversant mais sympa. Première constatation à l’écoute de « The Ten of Seven Bell » qui ouvre l’album, Jadd en fait des tonnes pendant que les autres balancent gentiment la sauce. C’est pas qu’il chante mal le Jadd, il est même plutôt doué. Mais il faudrait qu’il range sa collection de vinyles métal des années ’80. D’autant plus que çà ne colle pas vraiment avec le gros son de gratte abrasif qui donne une petite touche doom à l’ensemble. Parlons-en du son de gratte. Tellement épais qu’on en arrive à ne plus distinguer les riffs, au demeurant pas très inspirés. Sur « Latitude », il étouffe tellement les autres instruments qu’on distingue à peine les roulements de double grosse caisse. On tend vaguement l’oreille lorsque déboule le riff tournant entendu mille fois de « Throwback », morceau franchement stoner alors que jusque là on avait un peu de mal à définir le style pratiqué par Spiritu. A une époque où les groupes de stoner originaux fleurissent aux quatre coins de la planète, Spiritu ne se démarque pas du lot, manquant d’imagination et privilégiant la puissance au détriment de la qualité des compos.
Village of Dead Roads, voilà un patronyme qui laisse peu de doutes sur la teneur musicale des quatre titres proposés par ce combo de Pennsylvanie dont c’est la première sortie. Et effectivement, dès les premières notes de « Descendants of the Dendrites », on est soufflé par la lourdeur du propos. Riffs maouss costauds, rythmiques à se péter les cervicales et vocaux furieux, la recette est connue mais fonctionne particulièrement bien ici. VoDR évolue quelque part entre le doom et le heavy et l’on se retrouve vite perdu au jeu des références tant elles sont nombreuses. On pourrait citer pêle-mêle Crowbar, Yob, Isis, Abdullah ou Solace sans vraiment faire le tour de la question. La qualité principale de ces compos (enregistrées live en une seule prise selon les notes de pochettes !) repose sur leur richesse et leur variété. Plutôt que de laminer comme des malades, ces quatre-là laissent leurs longs morceaux se développer, lèvent le pied pour quelques passages plus aériens, placent des accélérations jubilatoires et alternent voix claires et agressives. Les passages plus lents ne sont souvent prétexte qu’à donner plus d’impacts aux gros riffs qui déboulent derrière et à ce titre, « Divine Mistake » qui clôt l’album fait office de pièce maîtresse, véritable ode à la lourdeur qui condense en onze minutes presque toutes les facettes du groupe et nous laisse sur les genoux bien qu’on en redemande. D’ailleurs, si ces quatre morceaux ne vous suffisent pas, allez faire un tour sur leur page MySpace qui propose trois morceaux non-présents sur ce split, donnant une idée des capacités d’un combo dont on attend un album complet avec impatience.
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