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Stereochrist – Live Like A Man (Die As A God)

Au dos de la pochette de cet album, on trouve cette phrase : « Of course Bury Me In Smoke is a DOWN song. We love it. We recorded this song in our way only to send our respect to the band. Hail to them !”. En ces temps de recyclage intense où le moindre groupe revendique fièrement un style unique tout en admettant quelques influences incontournables, cette déclaration teintée de naïveté séduit par son honnêteté. Et effectivement, à l’écoute de ce deuxième album, on songe immédiatement à la scène de la Nouvelle Orléans et plus particulièrement à deux de ces membres les plus éminents, C.O.C. et Down. Le choix des hongrois de Stereochrist est osé au vu de la reconnaissance dont disposent les deux groupes précités et on pourrait même penser que l’idée d’aller se frotter à de tels monstres sacrés a quelque chose de suicidaire, la comparaison ayant de fortes chances de pencher en faveur des américains.

Mais alors que le premier effort de ce groupe composé pour moitié d’anciens membres de Mood, groupe de Doom traditionnel culte (c’est-à-dire uniquement connu et apprécié des spécialistes du genre), laissait un peu sur sa faim malgré des qualités indéniables, ce Live Like A Man (Die As A God) propulse le groupe dans la catégorie supérieure et tous ceux pour qui Nola, l’album, demeure un monument inégalable risquent bien d’y trouver leur compte. Une des raisons de l’énorme progression réalisée entre ces deux sorties réside dans le changement de personnel, Stereochrist s’étant adjoint les services d’un nouveau batteur qui alourdit considérablement la rythmique mais surtout d’un nouveau chanteur en la personne de Dávid Makó dont l’aisance et la puissance vocale constitue l’un des atouts essentiels de l’album. Cette voix vient offrir un contrepoint mélodique parfait au riffs féroces de Kolos Hegyi dont l’inspiration semble illimitée. Enchaînant leads immédiatement mémorisables, breaks percutants et solos toujours pertinents, le guitariste ne se laisse jamais aller à la facilité, truffant les morceaux d’idées qui font mouche. Le refus de la facilité est d’ailleurs l’un des autres atouts de cet album bourré d’arrangements, chaque morceau ayant été peaufiné dans les moindres détails bien que toujours basé sur un riff efficace. Il n’y a pas de travail bâclé ici et bien que Stereochrist évoque fortement Down, on est très loin du vulgaire repiquage de plans. On évoquera plutôt une démarche commune consistant à mêler l’aspect mélodique des groupes heavy 70’s à la puissance du thrash de la fin des 90’s et la lourdeur du doom, le résultat offrant une musique tournée vers le passé mais jamais passéiste, définitivement moderne dans le traitement du son, énorme de bout en bout.

Un dernier mot sur cette version fidèle de Bury Me In Smoke placée judicieusement en fin d’album, exercice casse-gueule réussit haut la main que Stereochrist parvient sans problème à s’approprier, à tel point qu’on en oublierait presque qu’il s’agit d’une reprise.

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