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StoneBirds & Stangala – Kreiz-Breizh Sessions


On assimile souvent le stoner à la musique qu’on écoute au volant d’une grosse cylindrée, cheveux au vent, sous le soleil de plomb du désert, avec bière (ou whisky) et cigarette cosmique à portée de main. Avec ce premier volume des Kreiz-Breizh sessions, le stoner s’écoute aussi drapé dans un ciré, à l’abri de la pluie et du vent, avec à portée de main du chouchen et des crêpes. Car, comme leur nom l’indique, ces Kreiz-Breizh sessions nous viennent tout droit de Bretagne.

Trêve de plaisanterie et de clichés faciles, cette galette (bretonne) débute par l’offrande des sympathiques Stonebirds.

Ces derniers ont écouté, assimilé et digéré ce qui se fait de mieux outre-atlantique et leur musique suinte du Slo Burn et du Sixty Watt Shaman par tous les pores. L’excellent “Red Lights” aurait d’ailleurs pu faire partie des compos du combo du Maryland (on croirait même entendre par moment Dan Soren sur ce titre). Et quand le trio ralentit lourdement le tempo à la manière d’un Down (“Outro Drama”), il fait encore mouche. Groove, gras et headbanging sont donc au rendez-vous… et c’est bien ça le plus important. En seulement 5 titres donc, les Stonebirds se posent comme un sérieux représentant du stoner “old school” made in France et raviront les amateurs de pachydermisme velu et plombé.

Après ces 5 morceaux, c’est au tour de Stangala de balancer la sauce.

Contrairement aux Stonebirds, les influences se situent ici plutôt outre-Rhin, du côté de Rotor, tant les guitares sont aussi tranchantes et la basse aussi ronde que celles de nos joyeux teutons. “Ar Stang” (et ce ronflement de la 4 cordes) en est le plus bel exemple.

Vocalement ensuite, Stangala c’est du 100% breton. Tantôt chanté à la manière d’un Marylin Manson, tantôt hurlé façon chanteur de black metal à qui on ne presse pas les testicules assez fort, la partie vocale s’avère être le point faible du combo. Du coup, cette particularité linguistique qui aurait pu appuyer l’imagerie celtico-doom du groupe passe quasiment inaperçue, tant le chant dessert le propos et nuit à des compos qui sont toutes des tueries instrumentalement parlant.

De plus, et malgré mon bonnet rouge acheté à Saint-Malo (ça ne s’invente pas !), j’ai beaucoup de mal avec les passages musicaux typiques “bretons” qui “émasculent” certains morceaux pourtant bien couillus à la base (“Kong Kerne” sur lequel on jurerait qu’une troupe de joyeux trolls et de bienveillants farfadets vient danser le plinn en catimini).

Bref, Stangala fait figure d’ovni dans le paysage stoner hexagonal. Ovni revendiqué certes, mais qui ne ravira qu’une poignée de curieux, aventureux et sensibles aux charmes celtes.

Stonerpope

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