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Stoned Monkey – Stoned Monkey

« Stoned Monkey » : le sobriquet choisi par ce jeune (né en 2017) trio transalpin pour leur petit orchestre fait plus penser à une blague potache qu’à un méchant combo de sludge doom. Pourtant, c’est bien dans cet environnement propre et distingué qu’ils évoluent (ou plutôt se vautrent). Le groupe cite de plein gré la provenance de ses principales influences à trouver chez Weedeater, Sleep, Bongripper, Belzebong et Eyehategod. Pour tout vous dire, votre serviteur aurait pu jouer le quarté dans le désordre dès la première écoute et aurait remporté son poids en herbe qui fait rire (ce qui fait un sacré paquet) : Eyehategod pas trop (sauf par le je-m-en-foutisme qui transpire de chacun des 6 titres de la galette, et pour le systématisme des intro/outro en mode feedback), Bongripper un peu (le son de basse en général, monstrueux, et quelques détails à l’image de l’intro de « Green House » qui pendant quelques secondes rappelle le « Slow » du classieux quatuor de Chicago), Sleep aussi (pour le Doooooooom en général, et les bruits de pipes et autres toussements emblématiques des usagers de fumette psychotrope), Weedeater pour les plans sludge gras du bide, mais surtout, surtout Belzebong (et un peu Bongzilla à la croisée de ces deux derniers). Ils partagent avec ces derniers, en plus de cette assez présente (vous l’aurez compris) inspiration pour tout ce qui tourne autour du canabis, une même vision du doom grassouillet, riche en riffs à headbang, en mode 100% instrumental. On rajoutera aussi des groupes comme Church of Misery (« Stoned as Fuck »), etc…

Une fois qu’on a cerné le biotope du primate, reste à évaluer l’animal lui-même : en l’occurrence, Stoned Monkey propose quelque chose d’assez malin, en se positionnant sur un sillon où, effectivement, hormis les pas si vieux Belzebong, peu de groupes jeunes se font connaître. Est-ce que ça suffira à les voir s’imposer sur la scène musicale internationale ? Le potentiel commercial du genre étant ce qu’il est, peu probable de dépasser l’underground là-dessus (ce qui peut déjà être pas mal en soi). Ensuite, leur galette (leur première, rappelons-le) est perfectible : déjà, elle est bien trop courte : 6 titres, ça pourrait passer s’ils étaient denses et riches, mais là le tout fait 28 minutes, on est un peu léger pour un LP de stoned doom. Les titres sont bons toutefois, franchement, le riff est gras et souvent efficace, et la plupart des compos laissent vite oublier l’absence de chant (toutes n’étant pas du même niveau toutefois). La prod est aussi perfectible, à l’image de ce son de gratte très erratique, chaud et gras comme un glaviot parfois (l’intro de « U Bot » ou le break de « Stoned as Fuck », impeccable) mais bien trop léger d’autres fois (« Green House », des passages de « Pain of Mind ») : la gratte de tout groupe de stoned doom doit être fondue dans le bitume chaud, ses cordes distendues claquant contre le manche et jouée avec les doigts trempés dans le saindoux…

Mais ce sont des ajustements, et gageons que les jeunes italiens, s’ils se développent dans cette veine musicale et avec de si bonnes intentions, pourront être dans un avenir pas très lointain pourvoyeurs de plaisirs auditifs régressifs de premier ordre. La relève ? Peut-être bien…

 

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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